Le sort de l’usine de Ramonchamp est suspendu à la décision du constructeur automobile. Seule une garantie de commandes pourrait valider le plan de reprise du site de l’équipementier présenté par trois cadres de l’entreprise.
Les salariés de l’usine TRW de Ramonchamps (Vosges) comptent demander le report de l’audience prévue demain au tribunal de commerce d’Epinal (Vosges), qui devrait statuer sur la liquidation de cette usine de 313 salariés placée en dépôt de bilan en juin dernier. Cet ultime délai devrait permettre à trois cadres de consolider un plan de reprise VT2I, qui a mobilisé le comité d’entreprise, le commissaire à la réindustrialisation de la Lorraine, les collectivités locales et le cabinet d’Arnaud Montebourg. Soumis à la pression du comité d’entreprise, qui comptait demander l’extension du redressement judiciaire à l’ensemble du groupe, l’équipementier automobile TRW a consenti des concessions de taille à sa future ex-filiale. Il s’apprête à céder aux candidats à la reprise l’ensemble du site pour l’euro symbolique, l’utilisation gratuite des licences durant cinq ans, l’autorisation de reprendre la clientèle et une enveloppe de 18 millions d’euros visant à prendre en charge les indemnités des salariés licenciés. Le scénario des cadres repreneurs, qui doit permettre de préserver 140 emplois, échoppe pourtant sur les réticences de Renault à confirmer à son ancien sous-traitant un volume de commandes de 6 millions d’euros par an. Deux réunions successives à Bercy ont permis d’engager les négociations, mais les garanties obtenues ne suffisent pas à assurer le chiffre d’affaires minimal que les repreneurs évaluent à 17 millions d’euros annuel. Les salariés, qui ont poursuivi le travail et obtenu la reconduction de leurs certifications après le dépôt de bilan, détiennent l’engagement de la division Pièces de rechange de TRW, de PSA, de Fiat et de Jteck, filiale de Toyota.
Nous comptons rester positionnés sur les pièces de rechange et sur les marchés de niches, mais la part de l’automobile dans notre activité est appelée à décliner. Nous avons d’ores et déjà obtenu des commandes pour des fauteuils roulants et pour du matériel de balayage.
Xavier Grandjean, directeur technique et co-fondateur de VT2I, qui espère un report de l’audience à début janvier
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