Classée par l’Unesco depuis 1998, la réserve de biosphère transfrontalière Vosges du Nord – Pfälzerwald s’engage dans deux nouveaux projets européens Life. Le lynx, mais aussi l’ensemble de la faune de ce massif forestier binational, bénéficieront d’une traduction inédite du concept de trame verte et bleue.
La réserve de biosphère transfrontalière Vosges du Nord – Pfälzerwald a été retenue ce printemps dans le cadre de deux programmes européens Life.
Le premier, qui porte sur la réintroduction du lynx sur le versant allemand du massif forestier, n’aura d’incidence en France que lorsque le félin aura traversé la frontière. Le second, dénommé Life Biocorridor, mobilisera 2,7 millions d’euros sous maîtrise d’ouvrage du Parc naturel des Vosges du nord pour restaurer la continuité écologique des cours d’eau, des îlots de vieux bois ou des prairies à l’échelle du massif montagneux.
Cette coopération est d’autant plus remarquable que la notion française de trame verte et bleue n’existe pas en Allemagne.
Michaël Weber, président du Parc depuis 2008
Du lynx au lichen
Classée en 1998, la première réserve biosphère transfrontalière d’Europe couvre 3105 km2 dont 1800 km2 en Rhénanie-Palatinat et 1305 km2 entre la Moselle et le Bas-Rhin. En dépit d’un mode de gouvernance très différent, les gestionnaires des parcs naturels des Vosges du Nord et du Pfälzerwald présentent une longue pratique de la coopération transfrontalière.
Les deux organismes se sont ainsi impliqués dans des programmes Life et Interreg portant sur la constitution d’un centre transfrontalier de ressources alimenté par un système d’information géographique, par le suivi commun des populations de lynx et de chauves-souris ou encore, par un suivi de la pollution atmosphérique grâce à l’analyse des lichens.
Une biosphère en pleine santé
Les deux parcs ont également coopéré pour créer des marchés paysans transfrontaliers, édifier un programme « Forêts sans frontière » et concevoir un guide technique de l’éco-rénovation dans le cadre du projet Interreg IV « Habiter dans la réserve de biosphère Vosges du Nord / Pfälzerwald ».
Cette coopération a permis de mobiliser des fonds européens, mais surtout, de faire reconnaître la richesse et la diversité d’un massif forestier plutôt bien portant, comme en attestent le retour du faucon pèlerin, du hibou grand-duc, de la cigogne noire. Les touristes de passage se montrent souvent plus sensibles au caractère exceptionnel de cette biosphère que les autochtones eux-mêmes.
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