« Ca Passe ! » Le 1er juillet, Mathieu Klein, maire de Nancy et président du Grand Nancy, a logé sans difficulté son mètre quatre-vingt-dix dans la petite capsule futuriste Urbanloop.
Fruit de quatre ans de travail mené par l’université de Lorraine, l’engin transporte son ou ses passagers (deux au maximum) en pleine ville à 60 kilomètres à l’heure, pour le coût imbattable de 0.47 centime au kilomètre. L’intelligence artificielle permet d’anticiper les flux et de mettre une capsule à disposition de l’utilisateur sans qu’il ait à l’appeler.
Présenté pour la première fois au grand public sur la place Stanislas, le véhicule d’un mètre de large sur 1,60 de hauteur et 3,20 de long circulera pour la première fois en 2024 au long d’une boucle de 2,2 kilomètres entre le vélodrome et la base nautique de Montigny-le-Bretonneux à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Deux ans plus tard, une flottille de capsules desservira le Grand Nancy au long d’un circuit de trois kilomètres inséré sur le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer entre Maxéville et la future cité judiciaire. Inscrite dans le plan métropolitain des mobilités du Grand Nancy, la liaison permettra aux automobilistes arrivant de l’A31 de laisser leur voiture dans un parking relai pour rejoindre le centre-ville. Son déploiement coûtera entre 10 et 20 millions d’euros.
Desservir les zones denses
Notre objectif n’est pas de concurrencer les transports en commun, mais au contraire, de les remplir. Compétitif dans un rayon de 25 kilomètres, Urbanloop n’a pas vocation à délester une autoroute sur une centaine de kilomètres, mais il s’adapte à des environnements urbains denses, dans des villes qui n’auront jamais de métro ni même de tramway.
Jean-Philippe Mangeot, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure d'électricité et mécanique (Ensem) de Nancy et président de la SA Urbanloop
La start-up a déjà levé deux millions d’euros et indique travailler sur une dizaine de dossiers.
Un record de sobriété
L’aventure a débuté en 2017 sur la base d’un TP d’étudiants. Les futurs ingénieurs devaient concevoir un mode de transport autonome répondant aux besoins contemporains. Le challenge a progressivement réuni 11 écoles d’ingénieurs de l’université de Lorraine pour mettre au point des capsules individuelles ressemblant à des cabines de téléski, mais circulant sur des rails. Le circuit électronique inséré dans les roues permet à l’engin de circuler sans moteur ni batterie et de réduire la consommation à 0.05 kWh/km. Ce record mondial, homologué en 2021, ouvre à l’invention nancéienne des perspectives mondiales.
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