La direction d’UPM a opposé une fin de non-recevoir au projet de Scop porté par 85 salariés de son ancienne usine de Docelles. Les syndicats s’apprêtent à une controffensive.
La direction du groupe finlandais UPM a rejeté hier la proposition de reprise, sous forme de Société coopérative ouvrière de production (Scop), de la papeterie de Docelles qu’elle a fermé en janvier dernier. L’offre portée par 85 des 161 salariés licenciés prévoyait une reprise des actifs pour un montant de 3 millions d’euros. Le groupe papetier a demandé 10 millions d’euros, rendant de fait le projet de Scop caduc.
UPM, qui a déjà rejeté deux offres par le passé, démontre ainsi qu’il n’a jamais voulu vendre, alors même qu’il a affirmé le contraire durant 20 réunions. La finance a gagné.
Marie-Madeleine Maucourt, directrice de l’Union régionale Est des Scop
Défenseur des salariés, Ralph Blindauer annonce son intention d’attaquer le plan social en justice et encourage les salariés à intenter une action aux prud’hommes pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Nous comptons demander un préjudice spécifique pour les salariés porteurs de la Scop et ne nous limiterons pas à des actions judiciaires. Nous prévoyons un voyage en Finlande pour montrer aux citoyens de ce pays que le groupe UPM, qui se prévaut d’une image de responsabilité sociale, se conduit comme un cochon à l’étranger.
Ralph Blindauer, avocat des salariés
Soutenu par les collectivités locales et par le ministre du Redressement productif, le projet de scop s’appuyait sur une trésorerie initiale de 15 millions d’euros et devait permettre de créer 116 emplois dès la reprise et monter ses effectifs à 160 personnes la troisième année.
--Télécharger l'article en PDF --