À deux ans tout juste, l’Université de Lorraine fait figure d’enfant chéri longuement attendu et porteur de toutes les espérances. La nouvelle entité se trouve au cœur du Pacte Lorraine et à l’épicentre des filières d’excellence dont la Lorraine espère se doter. Elle est pourtant bien jeune pour assumer tant d’ambitions.
Non pas que l’Université de Lorraine manque d’atouts. Elle hérite d’une longue tradition scientifique à Nancy, du volontarisme technologique de Metz et d’une recherche sur le bois solidement enracinée à Epinal. Le Sillon lorrain regorge de laboratoires, instituts et grandes écoles souvent aussi pointus que méconnus. Le technopôle de Metz accueille ainsi à Supélec une Smart Room dont les plates-formes expérimentales se proposent de rendre l’environnement intelligent. Nancy marie médecine et numérique sur l’autel de l’e-santé. Sept laboratoires régionaux s’impliquent dans Biocaptech, ambitieux programme de purification de l’eau. A Epinal, le campus Fibre porte une large part de l’innovation régionale en matière de construction bois et pousse ses recherches jusqu’à la valorisation chimique des molécules végétales.
Au cours des trois prochaines années, trois équipements aussi éclectiques que bienvenus viendront compléter une offre scientifique déjà riche. Metz accueillera l’an prochain l’institut Lafayette, plate-forme technologique dédiée à l’optoélectronique, qui constituera un haut lieu de la recherche appliquée en matière d’interaction entre l’électronique et la lumière. Sur ce même technopôle, l’Institut de recherche Matériaux, métallurgie et procédés doit ouvrir de nouvelles passerelles entre recherche et industrie. A Nancy, l’institut Jean Lamour se dotera d’un « tube » de 36 mètres de longueur dédié à la recherche fondamentale et aux expériences industrielles en matière de nanosciences et de nanotechnologies.
Sans équivalent en Europe, chacune de ces implantations confortera le potentiel universitaire régional, mais on cherchera en vain un fil conducteur qui permettrait d’afficher la visibilité de la Lorraine sur la scène scientifique internationale. Il n’est guère de projet de recherche qui ne puisse se positionner dans le sillage de la Vallée européenne des matériaux et de l’énergie, nouvel espace mythique dont le vilain acronyme Veme est censé fédérer les forces vives des quatre départements. Le pari du renouveau par la recherche n’est pas gagné pour autant. En 2007, les deux pôles de Compétitivité Mipi – devenu Matéralia – et Fibres Grand Est, rejoints depuis par Hydreos, affichaient la même ambition de développer la recherche, de stimuler l’innovation et de la mettre au service de l’économie régionale. Les pôles n’ont pas démérité, mais ne sauraient prétendre avoir reconfiguré le paysage technologique lorrain.
Voici six ans, les universités Paul Verlaine à Metz, Henri Poincaré et Nancy-II à Nancy et l’Institut national polytechnique de Lorraine étaient encore empêtrés dans d’absurdes rivalités. L’unification de l’Université de Lorraine en 2011 a constitué un grand progrès et marqué un point de départ. Reste à lui trouver des stratèges qui fixeront un point d’arrivée.
Pascale Braun
À la tribune
À la Une
Campus préfigure une université lorraine densifiée
Le Moniteur du 21 février 2011
Parmi les 12 élus de l’Opération Campus, le projet lorrain, qui réunira en 2012 les universités de Nancy et de Metz et l’institut polytechnique de Lorraine, engendre une recomposition de grande ampleur des sites universitaires messins et nancéiens.
L’enveloppe de 160 millions d’euros se répartit à parts égales entre réhabilitations et constructions neuves. L’Etat y contribuera à hauteur de 88 millions d’euros, complétés par 5 millions d’euros de crédits d’ingénierie déjà partiellement engagés. Les chantiers s’engageront en 2013.
Christophe Millière, directeur général de l ‘IRT M2P – Page blanche et matière grise
TechnopôleInfos du 30 octobre 2013
Arrivé cet été aux commandes de l’Institut de Recherche Technologique Matériaux, Métallurgie et Procédés (IRT M2P), Christophe Millière savoure l’exaltation de la page blanche.
De Dijon à Pékin, ce Docteur-Ingénieur en métallurgie a l’expérience de la recherche, de la gestion de projets industriels et du management. Au cours de sa carrière au sein du groupe Schneider Electric, il a successivement dirigé des recherches sur les matériaux métalliques et plastiques, ouvert un laboratoire à Shanghai, puis implanté à Pékin une équipe de 80 personnes affectées au développement de disjoncteurs pour le marché chinois. À 53 ans, il relève le dé du lancement de l’IRT M2P, nouvelle passerelle entre la recherche publique et l’industrie.
Les ateliers de transfert et d’innovation : l’interdiscipline au profit des PME
Entreprise Carrières du 24 septembre 2013
Une cinquantaine de PME ont concrétisé des projets techniques et compétences innovants en s’appuyant sur des groupes pluridisciplinaires de chercheurs et d’étudiants.
L’entreprise Schaeffer, à Forbach, spécialisée dans les grosses pièces mécaniques, a bénéficié de l’appui d’étudiants en master de métallurgie et d’élèves ingénieurs de l’École nationale supérieure en génie des systèmes industriels (ENSGSI) et de l’école des Mines de Nancy pour installer un nouveau four. L’imprimerie meurthe-et-mosellane Sérica a mobilisé de futurs ingénieurs et commerciaux de l’INC Business school pour développer un nouveau concept de publicité sur le lieu de vente.
Les grandes écoles de Metz à l’unisson
TechnopôleInfos du 21 décembre 2012
Huit Grandes Écoles de Metz Métropole relancent leur coopération pour affirmer une identité commune. Ces Grandes Écoles abordent 2013 dans un souci d’union.
Relancée en septembre dernier sous l’égide de Pierre Chevrier, Directeur de l’Enim, l’Association des Grandes Écoles de Metz (AGEM) a déjà concrétisé ce rapprochement, notamment les 11 et 12 janvier dernier en organisant les premières portes ouvertes mutualisées.
Institut Lafayette : cap sur 2014
TechnopôleInfos du 20 septembre 2012
Dédié à l’innovation et à la recherche de matériaux innovants pour l’optoélectronique, l’Institut Lafayette sera opérationnel début 2014.
Un projet visionnaire
Né de l’implantation en 1990 de Georgia Tech-Lorraine à Metz-Technopôle, puis de la création de son Unité Mixte Internationale (UMI), l’Institut Lafayette ouvre un nouveau chapitre du partenariat établi avec le Georgia Institute of Technology d’Atlanta (État de Géorgie). La plateforme technologique aura pour vocation de développer des nanotechnologies pour l’optoélectronique, un secteur d’avenir à forte valeur ajoutée. Et ce n’est pas tout !
L’Université et l’hôpital, piliers du pôle métropolitain Sillon lorrain
Le Moniteur du 17 octobre 2011
Approuvé fin septembre par les villes de Thionville, Metz, Nancy et Epinal et leurs agglomérations respectives, le Sillon lorrain constituera au début 2012 l’un des premiers pôles métropolitains français.
Début octobre, l’officialisation de l’Université de Lorraine a donné la mesure de l’enjeu : parmi les 12 sites universitaires d’excellence français, l’entité métropolitaine bénéficie d’un financement de 150 millions d’euros.
Artem, un campus urbain pour 2015
Le Moniteur du 25 juillet 2011
Derrière les palissades, le campus Artem prend forme : d’ici à 2015, il regroupera sur un même site les grandes écoles d’art, de commerce et d’industrie de l’agglomération nancéienne.
En dépit d’une mauvaise formulation du béton, qui a obligé Eiffage à reconstruire la moitié des fondations, l’Ecole des Mines est sortie de terre dans les délais prévus et accueillera ses premières promotions dès 2012 sur 15 000 m2.
La Smart Room s’implante à Metz Technopole
TechnopôleInfos du 27 avril 2011
Avec la Smart Room inaugurée fin février, Supélec et l’UMI GTL-CNRS se dotent d’un remarquable outil, plates-formes scientifiques et techniques, et travailleront avec le futur Institut de l’Autonomie qui verra le jour sur le site de Mercy.
Nao a perdu sa balle
Désemparé par le nombre d’invités venus assister à l’inauguration de la Smart Room de Supelec, le petit robot a laissé filer la sphère verte qu’il suivait de son regard-radar. Il tourne un peu gauchement sur lui-même, sonde l’espace de tous ses capteurs, puis reprend à petits pas sa marche vers la balle retrouvée.
Bois et acier : deux pôles pour aimanter l’innovation
Le Moniteur du 13 septembre 2005
Tous deux retenus par le gouvernement en juillet dernier, les pôles de compétitivité lorrains Mipi (matériaux innovants – produits intelligents) et Fibre du Grand Est offrent de nouvelles chances de développement à la construction bois et acier.
Certes, ces pôles ne visent pas prioritairement le BTP. Mais ce secteur ne saurait rester indifférent à la mobilisation de plus de 2 000 chercheurs publics et d’entreprises privées de toutes tailles.
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