Alors que l’Est mosellan vit les derniers mois de 150 ans d’histoire de l’exploitation charbonnière, les Houillères du bassin de Lorraine (HBL) et Coréal lancent le chantier de la reconstitution d’une mine à Petite-Rosselle.
Unique en Europe, ce musée exposera non pas la reconstitution d’une galerie, mais la représentation de cinq techniques d’extraction.
Il ne s’agira pas de montrer une mine très ancienne, mais plutôt de rendre hommage à l’exceptionnel génie mécanique des mineurs des années 2000. Les technologies exposées au musée lui conféreront un véritable intérêt scientifique.
Claude Tarall, secrétaire général des HBL
Décidée en 1999 à la faveur des fêtes de l’an 2000, la réhabilitation du Carreau Wendel a constitué le coup d’envoi d’un projet que l’Est mosellan appelait de ces vœux depuis plus de 15 ans. Le musée de Petite-Rosselle conservera la mémoire de la mono-industrie qui modela les paysages et fédéra les hommes durant plus d’un siècle. Signataire, en juillet dernier, d’une convention de financement avec le syndicat mixte du musée de la Mine et les HBL, Philippe Leroy, président du conseil général de la Moselle, ne cache pas son ambition d’ériger Petite Rosselle parmi les principaux sites de tourisme industriel de France. La représentation du fonds mobilisera un investissement de 5 millions d’euros pris en charge à 40 % par le conseil général, à 50 % par les fonds européens et à 10 % par le syndicat mixte. Dans une seconde phase inscrite au contrat de plan Etat-Région pour un montant de 8,7 millions d’euros, les travaux porteront sur l’aménagement des lavoirs 1 et 2, la réalisation d’infrastructures d’accueil et l’implantation des collections.
Monstres magnifiques
Entreprise générale elle-même issue des Houillères, Coréal assurera le rôle de mandataire et d’ensemblier pour la présentation du fond de la mine de Petite-Rosselle pour un montant de 3,3 millions d’euros.
Occupant une emprise de 350 m sur 120, la reconstitution sera bâtie sur une excavation de 5,50 m. Notre principale difficulté consistera à intégrer l’effet 3D qui se crée naturellement dans la masse d’une véritable galerie. Il nous faudra également concevoir des circuits adaptés à tous les publics, y compris les personnes à mobilité réduite.
Roland Guerzoni, directeur général de Coréal
Architecte du projet, le parisien Philippe Jean poursuivra une tâche engagé en 1999 avec la réhabilitation du carreau Wendel. Les HBL ont pour leur part mis à disposition du musée trois monstres magnifiques : la haveuse Electra 2000 (84 tonnes), l’AM 100 (100 tonnes) et l’ANF D 11 (70 tonnes). Les équipes de mineurs assembleront le matériel et monteront le chantier à blanc dans les immenses locaux de l’atelier central de Petite-Rosselle. Elles participeront également à la muséographie du site, dont seuls les employés des houillères peuvent garantir le réalisme.
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