L’Établissement public d’aménagement d’Alzette-Belval implante un démonstrateur de gestion intégrée des eaux pluviales sur d’anciennes friches industrielles du nord de la Lorraine. L’aménageur a retenu sur appel d’offres un groupement constitué du bureau d’études Luxcontrol, du BRGM et du centre de transfert Progepi, issu du CNRS et de l’Université de Lorraine.
Chargé d’ériger 8.300 logements dans l’ex-bassin sidérurgique du nord de la Lorraine, l’Établissement public d’aménagement (EPA) Alzette-Belval entend agrémenter ses nouveaux quartiers de noues paysagères (larges fossés) et de bassins d’agrément. Or, dans l’écoquartier en cours de création dans le périmètre de l’opération d’intérêt national Alzette-Belval (OIN), qui inclut huit communes, la loi sur l’eau interdit la réalisation de bassins d’ eau pluviale , car les métaux lourds et autres polluants pris dans les sols risqueraient de migrer et de s’infiltrer dans la nappe phréatique ou de s’écouler dans la rivière Alzette.
Nous souhaitons expérimenter un système de plantes et de substrats qui permettrait de limiter la lixiviation des contaminants. S’il est concluant, ce démonstrateur pourra être repris sur nos zones d’aménagement, mais aussi sur d’autres anciennes friches industrielles.
Jérémy De Conti, directeur de l'aménagement de l'EPA, qui porte ce projet doté d'un budget de 300.000 euros et mené sur la période 2021-2024
Lysimètres en aval du jardin
L’aménageur a retenu sur appel d’offres un groupement constitué du bureau d’études luxembourgeois Luxcontrol, du BRGM et du centre de transfert Progepi, émanation du CNRS et de l’Université de Lorraine. Le dispositif, qui sera opérationnel au printemps prochain, prévoit un jardin filtrant dont le fond est tapissé de gravier, de compost et d’une poudre de roche, la pouzzolane. Des plantes filtrantes compléteront la fixation et la phytotransformation des contaminants.
En aval du jardin, le démonstrateur en cours de creusement comportera trois lysimètres d’une capacité de deux mètres cubes qui mesureront la qualité des eaux avant de les rejeter dans un bassin d’infiltration. « Cet outil d’optimisation des sols pourra également être mis en oeuvre sur d’autres friches sidérurgiques sur lesquelles nous intervenons pour l’aménageur luxembourgeois Agora », souligne Elise Mathien, responsable du pôle sites et sols pollués chez Luxcontrol.
L’initiative contribue à restaurer la rivière transfrontalière Alzette, que l’exploitation sidérurgique avait transformée en égout à ciel ouvert. Un projet pédagogique doit permettre aux collégiens d’Audun-le-Tiche, l’une des communes incluses, d’observer les progrès effectués.
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