Thierry Jean n’est pas mécanicien. En 2006, cette lacune a bien failli l’empêcher de reprendre Timeca, PME de 48 salariés spécialisée dans l’usinage de précision par tournage, fraisage et électroérosion.
Le cédant de cette entreprise prospère, basée depuis une trentaine d’années à Richemont (Moselle), hésitait en effet à la confier à un diplômé de sciences politiques, ex-directeur de l’Esidec de Metz, mais dont le CV ne mentionnait nulle compétence en mécanique.
La transaction s’effectua néanmoins, suivie, à quelques mois d’intervalle, par le rachat de Buzogany, spécialiste de la rectification et de l’usinage à grande vitesse. Située à une douzaine de kilomètres de Timeca, à Ennery, l’entreprise de 80 salariés se trouvait en dépôt de bilan. Elle souffrait d’une si mauvaise image de marque que le nouveau dirigeant préféra rebaptiser Preci 3D la nouvelle structure, repartie avec 20 salariés.
Sitôt arrivé aux commandes, Thierry Jean a choisi de conforter les deux technologies clés — l’électroérosion pour Timeca, la rectification à une précision de l’ordre du micron pour Preci 3D — et de repositionner les deux entreprises sur trois nouveaux marchés. Il a ciblé l’aéronautique pour sa technicité, le médical pour son potentiel à long terme et l’industrie agroalimentaire pour son caractère pérenne.
justesse de l’analyse
Trois ans plus tard, la crise a confirmé la justesse de l’analyse.
Thierry Jean
Timeca, qui emploie aujourd’hui 56 salariés, a atteint dès 2007 un chiffre de 5,5 millions d’euros, resté quasi stable en 2008. L’entreprise compte céder son activité de maintenance hydraulique que la crise a fait chuter de moitié, contraignant ses 15 salariés au chômage technique. Après une première année plombée par les carences antérieures en matière de formation des hommes et d’entretien du matériel, Preci 3D a atteint l’équilibre en 2008 et affiche sur les douze derniers mois une croissance de 18 %.
Holding de management des deux structures, PSII détient 100 % du capital de Timeca et 50,25 % de celui de Preci 3D et emploie quatre cadres dirigeants.
Les salariés ne partagent pas encore de culture commune, mais nous instaurons un raisonnement global au sein des deux structures.
Thierry Jean
Le dirigeant envisage de nouvelles acquisitions et vise à moyen terme une taille critique de 180 à 200 salariés pour quelque 20 millions d’euros de chiffre d’affaires.
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