L’équipementier automobile mosellan engage le plus gros plan de formation de son histoire pour préparer les opérateurs aux changements induits par l’Usine du futur.
Spécialisée dans la fabrication de colonnes de direction, l’usine Thyssenkrupp Presta France, qui emploie 1 200 salariés dont 250 intérimaires à Florange (Moselle), constitue une plate-forme pilote du groupe en matière de concepts technologiques et de management. Si l’innovation produit relève de la maison-mère basée au Lichtenstein, le site français détermine ses propres moyens de production, de contrôle et de manutention. Le souci d’augmenter la compétence et l’autonomie des opérateurs s’est traduit par un plan stratégique 2015/2020, puis par l’engagement de l’usine dans le plan d’action régional Industrie du futur lancé par la région Grand Est en janvier 2016.
Lorsque l’on parle d’Usine du futur, on pense avant tout aux ingénieurs. Or, les opérateurs sont les premiers concernés par le développement de la polyvalence. Ils effectuent un travail de routine. Il faut un accompagnement pour les aider à prendre conscience des changements en cours et à venir.
Jean-Luc Hemmert, président de Thyssenkrupp Presta France
Le site a débuté son plan stratégique par une refonte complète de sa grille de compétence des agents de fabrication et des agents techniques. Le travail a été confié à un comité de pilotage intégrant les responsables RH, des membres de la production et des délégués du personnel également délégués syndicaux, qui ont apporté à la fois leur éclairage de terrain et la vision de leurs organisations respectives – la CFDT, majoritaire, et la CGT. Exhaustive et expurgée, la nouvelle liste, plus longue que la précédente, indique pour chaque compétence des circonstances précises de mise en œuvre.
La GPEC 2017 /2018 comporte une ligne spécifique « Anticipation des besoins liés à l’Usine 4.0 » sur la base des évolutions envisageables à court et moyen terme. Les premiers robots et chariots sans chauffeur ont déjà fait leur apparition dans l’usine et un prototype d’exosquelette est en cours de finalisation, mais les mutations possibles sont d’une telle ampleur que la direction se garde de porter ses projections à long terme. Mais les formations à grande échelle ont déjà commencé.
A terme, tous les opérateurs et techniciens seront concernés. Nous avons harmonisé les besoins de l’entreprise et les aspirations des salariés pour définir quatre niveaux de maturité et de compétence. Lors des entretiens annuels, l’examen de des grilles ouvre des pistes de progression au sein de l’usine, voire du groupe.
Gwenaël Joséphine, responsable des emplois, des compétences et de la formation de Thyssenkrupp Presta France
Elaborée avec l’aide du cabinet de consultants belge Talent Garden, la formation se doit d’être aussi individualisée que possible, en dépit de l’importance des effectifs. Répartis en groupe d’une dizaine de personnes sur la base de socles communs, les salariés suivent des cours théoriques ou des travaux dirigés sur site. La durée des modules varie entre une demi-journée et trois semaines (répartis sur trois mois) en fonction du niveau initial, des aspirations et de la motivation des personnels. Membre fondateur du programme « l’Usine du Futur » dans le Grand Est, Thyssenkrupp entend également s’impliquer dans l’augmentation des compétences de ses prestataires et plus globalement, du tissu industriel local.
Une chaire Arts et métiers de recherche industrielle
L’antenne messine d’Arts et métiers Paritech a inauguré mi-mai une chaire dédiée à l’accompagnement des TPE/PME vers l’industrie du futur. Porté par l’UIMN et Thyssenkrupp, le programme mobilise 400 000 euros sur quatre ans pour développer une recherche fondamentale et appliquée, puis faire partager les connaissances acquises. Les travaux portent sur la mise au point de systèmes de production reconfigurables, sûrs et performants.
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