La filiale française de l’équipementier allemand ThyssenKrupp Presta, spécialiste des colonnes de direction, s’apprête à mettre en service une nouvelle ligne de production dans son usine mosellane de Florange. Un investissement de 30 millions d’euros et près d’une centaine d’embauches à la clé.
Suite à l’obtention d’un marché dédié aux futures modèles Classe E de Mercedes, nous allons produire d’ici à 2011, des systèmes de direction à assistance électrique. Nous devons être présents sur ce nouveau produit jusqu’alors réservé aux modèles haut-de-gamme, mais qui va rapidement équiper l’ensemble des véhicules des différents constructeurs, afin de pérenniser le site.
expliquait en 2009 Jean Arnould, directeur général de ThyssenKrupp Presta France
A quelques jours de la mise en route de ces installations, le dirigeant répond de nouveau aux questions de L’Usine Nouvelle.
L’Usine Nouvelle – Vous mettez en service, d’ici à fin septembre, une ligne de production de systèmes de direction EPS (Electric Powered System) destinés à la Classe E de Mercedes. Comment l’usine de Florange a-t-elle obtenu ce contrat dans un contexte de forte compétition entre les sites européens de ThyssenKrupp ?
Jean Arnould – Nous avons bénéficié en 2009 d’une opportunité foncière en rachetant à des tarifs avantageux les locaux laissés vacants par l’équipementier GKN. A cette époque, les coûts de revient de la main d’œuvre étaient moins élevés en France qu’en Allemagne, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Ces coûts sont aujourd’hui à peu près au même niveau, mais nous avons développé entre-temps de nouvelles compétences en passant de l’électronique à la mécatronique. Nous avons également accru notre compétitivité. L’usine de Florange est passée en dix ans de 300 salariés à un millier de personnes, dont 770 CDI, et bénéficie d’un investissement annuel moyen de 12 millions d’euros.
Le fait d’équiper des modèles haut-de-gamme constitue-t-il un atout majeur pour le site ?
Pas particulièrement. Tous les constructeurs proposent aujourd’hui des modèles à moins de 10 000 euros et il faut aller sur de gros volumes pour rester compétitifs. Nous assemblons les colonnes de directions de la Classe E de Mercedes et nous préparons à équiper les classes C et S d’ici à 2014, mais nous fournissons également les usines marocaine et roumaine de Dacia.
Les constructeurs tendent à réduire le nombre de leurs fournisseurs, auxquels ils demandent un accompagnement de plus en plus poussé en recherche et développement. Il faut pouvoir répondre à tous les appels d’offres, du low-cost au haut-de-gamme.
De nombreux constructeurs, dont récemment PSA Peugeot-Citroën, annoncent des plans d’économie. Comment percevez-vous la conjoncture automobile au cours des prochains mois ?
Nos prévisions pour le prochain trimestre sont plutôt bonnes, grâce à la croissance des pays émergents. Nous fournissons des clients allemands – Mercedes, BMW et Audi – qui travaillent beaucoup à l’export. Les constructeurs français représentent une faible part de notre activité. Nous fournissons néanmoins l’usine voisine de la Sovab à Batilly (Meurthe-et-Moselle), qui assemble le nouvel utilitaire de Renault et se porte très bien.
Notre production progresse régulièrement depuis dix ans et atteint aujourd’hui 33 000 colonnes de direction par jour, pour un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros au 30 septembre 2011. Nous programmons par ailleurs 100 recrutements, dont 15 ingénieurs et 30 techniciens. Nous sommes donc optimistes tout en restant prudents. Nous savons que la conjoncture peut changer du jour au lendemain. Il nous faut donc conserver des capacités de réaction rapides.
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