Des cellules mésenchymateuses provenant de cordons ombilicaux permettent de cibler les organes lésés par l’inflammation et de réguler la réponse de l’organisme.
Méconnu et dépourvu de traitement spécifique, le choc septique constitue une affection létale dans 40 % des cas et même, la première cause de mortalité dans les blocs de réanimation. En 2017, une thésarde de l’université de Lorraine a démontré l’efficacité, sur la souris et le cochon, d’un biotraitement élaboré à partir de cellules-souches mésenchymateuses.
Deux ans plus tard, l’ingénieure Julie Hutin et une professeure d’université nancéienne ont créé StemInov pour développer la solution WhartSep, qui utilise des cellules-souches extraites des substances gélatineuses entourant les vaisseaux du cordon ombilical pour atténuer le choc septique.
Double aveugle
La start-up prévoyait le lancement, début 2020, de premiers essais cliniques en réanimation. Saturant les urgences, le Covid a dans un premier temps perturbé ce programme. Mais les propriétés des cellules mésenchymateuses, qui migrent spontanément vers les organes lésés, limitent l’inflammation et régulent la réponse de l’organisme, n’ont pas tardé à intéresser les soignants dans le traitement des défaillances pulmonaires liées au Covid.
Deux essais en double aveugle, dont les résultats ne sont pas encore publiés, se sont déroulés en novembre dernier sur deux groupes de patients atteints de formes sévères de Covid.
Lever des fonds
Dans l’intervalle, StemInov a levé près d’un million d’euros auprès de Finovam Gestion pour poursuivre le développement clinique de WhartSep et sécuriser son approvisionnement.
Un biomédicament est plus difficile à produire qu’une synthèse chimique et son passage à l’échelle industrielle est plus complexe.
Julie Hutin
La start-up a recruté une ingénieure en bioproduction pour amplifier les cultures des cellules-souches qui seront conditionnées en poches congelées, facilement utilisables en cas d’urgence.
La start-up prévoit une nouvelle phase d’essais sur une centaine de patients. Si les résultats sont concluants, une deuxième levée de fonds est envisagée début 2022, a minima de 15 millions, pour lancer une étude internationale, dernière phase avant la commercialisation. Issue de l’Incubateur Lorrain, StemInov entend demeurer à Nancy, où le terreau est favorable aux recherches sur la thérapie cellulaire.
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