Avec ses événements culturels et ses grands chantiers urbains, la cité des ducs a su reconstruire son image et son coeur de ville. Six mois après l’arrivée du TGV, elle réaffirme sa vocation universitaire, commerciale et artistique.
Depuis le temps qu’elle l’attendait ! Enfin connectée au réseau ferroviaire européen des villes à grande vitesse, Nancy voit ses nouveaux immeubles de bureaux aux alentours de la gare partir comme des petits pains. Fin janvier, l’immeuble République ouvrira ses deux premières halles en rez-de-chaussée pour offrir aux voyageurs 1.200 m2 de guichets, bars et commerces. Livrables cet été, les 7.500 m2 de bureaux sont déjà commercialisés.
Le nouveau bâtiment porte à 54.000 m2 l’offre tertiaire du pôle gare et constitue le point d’ancrage du projet Nancy Grand Coeur, piloté par l’urbaniste et architecte Jean-Marie Duthilleul, sous maîtrise d’ouvrage de la communauté urbaine du Grand Nancy (CUGN). Entièrement reconfiguré sur 15 ha, le projet englobe la gare, le centre de tri postal désaffecté et l’actuelle maison d’arrêt, qui sera transférée en fin d’année en périphérie. Au cours des dix prochaines années, il accueillera un nouveau palais des congrès dessiné par l’architecte niçois Marc Barani, un hôtel trois étoiles, 25.000 m2 de bureaux, des logements et un quai vert qui estompera l’actuelle balafre ferroviaire en plein coeur de la ville.
Rayonnement culturel
Pour insuffler un élan à ses programmes immobiliers, l’ancienne capitale des ducs de Lorraine a appris à coupler ses grands chantiers urbains à des événements culturels liés à son histoire. En 1999, le centenaire de l’« école de Nancy » a donné le coup d’envoi de ce système bien rodé. L’ouverture du musée des Beaux-Arts et la rénovation de la salle Poirel ont servi de support à une commémoration ponctuée d’expositions et de conférences. En 2005, le 250e anniversaire de la place Stanislas – entièrement restaurée et « piétonnisée » pour l’occasion – a donné lieu à une année entière de colloques et de spectacles. Dotée d’un budget de 16 millions d’euros, l’initiative, sponsorisée par une quarantaine de partenaires locaux, a constitué la plus grande manifestation culturelle jamais organisée en Lorraine.
En 2012, Nancy compte mettre à l’honneur son patrimoine Renaissance pour valoriser son secteur sauvegardé de 150 ha, soit un dixième de sa surface globale. Ce supplément d’âme à forte connotation intellectuelle doit contribuer à séduire et à fidéliser les quelque 45.000 étudiants et 2.500 enseignants-chercheurs de l’agglomération. Réunies sous le label Fédération Nancy Université, l’université Henri-Poincaré, Nancy II et l’Institut national polytechnique de Lorraine (INPL) amorcent un rapprochement. L’École nationale supérieure des mines de Nancy, l’École nationale supérieure d’art (Ensa) et ICN Business School ont scellé une alliance pour créer Artem, vaste projet universitaire placé sous le triple sceau du commerce, de l’art et de l’industries – les trois principes fondateurs de l’Art nouveau. Une vingtaine d’ateliers réunissent déjà artistes, ingénieurs et managers. Artem s’implantera d’ici à 2010 sur les 10 ha des anciennes casernes Molitor.
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