Bercy autorise le rachat du pôle Rhône-Alpes de la Socpresse par l’Est Républicain et le Crédit Mutuel.
Le ministère de l’Economie et des Finances a autorisé la semaine dernière le rachat du pôle Rhône-Alpes de la Socpresse (Dassault) par le groupe Est Républicain associé au Crédit Mutuel. Le nouvel ensemble va ainsi rafler à Ouest-France la place de premier groupe de presse régionale avec quelque 1,2 million d’exemplaires vendus chaque jour. Détenu à 51 % par l’Est Républicain, le nouvel ensemble Ebra (Est, Bourgogne, Rhône-Alpes) est constitué des titres rachetés à la Socpresse (Le Dauphiné libéré, Le Progrès, Le Bien public, Le Journal de Saône-et-Loire) et de L’Est républicain, des Dernières Nouvelles d’Alsace, de La Liberté de l’Est et du Journal de la Haute-Marne.
Reste que de nombreuses interrogations demeurent sur le rôle que les acteurs du dossier sont amenés à jouer. 215 millions. A commencer par le Crédit Mutuel Centre Est Europe (CMCEE), qui a financé cette acquisition pour quelque 215 millions d’euros et hérite ainsi de 49 % du holding Ebra. Étienne Pfimlin, président du conseil de surveillance, aurait annoncé sa volonté de prendre, à terme, le contrôle du groupe de presse en constitution.
Les choses vont bouger avant les trois prochaines années.
Étienne Pfimlin
L’Alsace, détenu à 80 % par le Crédit Mutuel, doit rejoindre Ebra. Mais l’opération s’annonce complexe car France Antilles (ex-branche du groupe Hersant) est actionnaire à hauteur de 28 % de L’Est républicain – les 72 % restants sont entre les mains de la famille Lignac et des « personnalités amies » – n’entend pas être tenu à l’écart de l’opération. Selon La Correspondance de la presse, France Antilles disposerait d’un droit de préemption sur le contrôle de L’Est républicain et envisagerait de former un recours devant le Conseil d’Etat contre l’avis du ministère de l’Economie. Enfin, si l’après-Lignac n’est pas à l’ordre du jour, Gérard Lignac, 78 ans, en pleine forme et très présent à la tête de son groupe, tous les observateurs suivent de près ce groupe. Philippe de Saporta, jeune trentenaire embauché en tant que chargé de mission et membre de la famille de Mme Lignac, serait de plus en plus présent dans la vie du groupe. Quant à Gérard Colin, directeur général du groupe Est Républicain, il a différé son départ en retraite d’un an pour finaliser l’intégration de l’ex-pôle Rhône-Alpes de la Socpresse.
--Télécharger l'article en PDF --