Smartville, qui regroupe le site de fabrication de la Smart et ses dix équipementiers à Hambach, en Moselle, a accueilli l’annonce de son premier plan social avec une amertume teintée de soulagement.
Les 130 suppressions de poste prévues, sur près de 850, se traduiront surtout par la non-reconduction de contrats d’intérim et de CDD. Et la vingtaine de personnels administratifs concernés par la réduction d’effectifs pourrait bénéficier de reclassements internes.
Hambach s’en sort plutôt bien, puisque le modèle Fortwo, qui y est fabriqué, est maintenu.
un cadre
Majoritaire parmi les ouvriers, la CGT se montre plus circonspecte.
Il faut absolument que le Fortwo se vende, sans quoi Smartville serait réellement menacée.
Patrick Wilhem, secrétaire du comité d'entreprise et délégué CGT
Émotions
Jean-Pierre Masseret, président du conseil régional de Lorraine, manifeste une prudence identique :
En novembre, les propos du directeur financier de la Smart laissaient présager cette mauvaise nouvelle. Espérons qu’elle ne marque pas le début du déclin.
Jean-Pierre Masseret
Le conseil a consacré 8 millions d’euros à l’aménagement du site et lui a accordé 4 millions d’euros d’exonération de taxe professionnelle. Emblématique de la reconversion d’une région meurtrie par la fin du charbon, la Smart a généré dans l’Est mosellan plus d’émotions fortes qu’aucune autre entreprise depuis dix ans. En 1994, le district de Sarreguemines était allé jusqu’à dévier un gazoduc sur sa zone industrielle pour décrocher le projet. Et l’inauguration de l’usine par Jacques Chirac et le chancelier Helmut Kohl en 1997 a constitué un temps fort de l’histoire régionale. Mais le report d’un an du démarrage de la production, en raison de problèmes de tenue de route, et les premiers résultats commerciaux ont donné des sueurs froides à Smartville. En dépit de ces angoisses, le constructeur a tenu ses promesses en matière d’emploi et investi quelque 150 millions d’euros à Hambach depuis trois ans.
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