Un club de financeurs joue la carte transfrontalière. En cinq ans, 24 projets ont été financés pour 11 millions.
Enclins à l’investissement de proximité, les « business angels » se risquent rarement dans d’autres pays que le leur. Pour élargir leurs frontières, le spécialiste du capital-risque belge Be Angels, les luxembourgeois Luxinnovation et LLBAN et le lorrain CCI O2bilan, émanation de la CCI de Meurthe-et-Moselle, ont créé Seed4start. Soutenu par les fonds européens, ce club de financeurs a lancé en 2011 le Seed4Start Pitching Days, course de fonds transfrontalière qui fait étape chaque fin d’année au Luxembourg, en Wallonie et en Lorraine.
Les quatre premières éditions ont réuni 70 investisseurs, dont près de la moitié de Belges et de Luxembourgeois. En cinq ans, Seed4start a examiné 392 dossiers, invité 82 porteurs à exposer leur projet et en a financé 24 pour un montant global de 11 millions d’euros, année 2016 non comprise.
Le principal acquis de Seed4Start est d’élargir les horizons des « business angels » à des marchés proches. Le fonctionnement transfrontalier permet également de démystifier des obstacles que l’on monte en épingle : en réalité, il n’y a pas grande différence entre les statuts fiscaux des « business angels » en Belgique, au Luxembourg et en France.
Joseph de Gheldere, managing director de Be Angels
Road Shows
Au fil des éditions, des liens de confiance se sont tissés entre « business angels » des trois pays. Plus de la moitié des marques d’intérêt exprimées par les investisseurs sont transfrontalières et les fonds levés par les start-up émanent de plus en plus fréquemment de plusieurs pays. L’effet levier s’en trouve décuplé : la participation aux « road shows » permet aux start-up d’accéder à un réseau de 500 « business angels » au-delà même de l’espace transfrontalier : des représentants de réseaux de financement parisiens ont ainsi assisté aux Pitching Days organisés fin 2016 à Nancy.
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