Premier bailleur de l’ex bassin houiller de Lorraine, Sainte-Barbe (groupe SNI) adapte ses 15 000 logements au vieillissement de ses locataires.
Un jury a jugé le 5 novembre le concours d’idées qui inspirera les réhabilitations du parc occupé à 51 % par des ayant-droit de la mine, dont la moyenne d’âge s’élève à 71 ans et à 74 ans pour les veuves de mineurs. Pour adapter l’ancien parc des Houillères à la mobilité réduite, aux troubles auditifs, à la perte de repères cognitifs et à la déficience visuelle, Sainte-Barbe a associé au jury l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat et l’Association nationale pour la garantie du droit des mineurs (ANGDM).
Issues de toute la France, la vingtaine de réponses nous ont très agréablement surpris par leur qualité. Dans les prochains mois, nous confierons certainement des réalisations aux quatre équipes retenues.
Hervé Lamorlette, directeur technique de Sainte-Barbe
Extrême souci du détail
Titulaire du premier prix doté de 10 000 euros, le strasbourgeois Helburg conjugue la résidentialisation, les aménagements non discriminants et la possibilité d’intervention en site occupé. Parmi les éléments de confort d’usage, figurent des totems lumineux et colorés permettant d’identifier facilement les adresses, le comblement partiel des talus longeant les immeubles, la création de « jardins des sens » sécurisés par un portillon en rez-de-chaussée et l’instauration d’un cheminement de ceinture autour des bâtiments. Dans les logements, un autre totem intègre visiophone, vidéosurveillance, voire, à terme, équipements de télémédecine. Un faux plafond technique incorpore des suspentes permettant de guider des personnes tétraplégiques de pièce en pièce. Un locataire en fauteuil roulant accède sans difficulté au plan de travail de la cuisine.
Le cabinet forbachois Fernsner a préconisé l’accès aux logements via un élévateur – jugé trop ostensible -, puis un traitement « chirurgical » du logement en fonction de chaque handicap. L’équipe Quarters – Urbitat – HTC – Sigma a pris un parti résolument urbanistique consistant à supprimer certaines rues pour créer de nouveaux logements autour de courées, afin de reconstruire progressivement des quartiers mal adaptés. Le groupement AC Ingénierie (Metz) – Edifice et création (Boulogne-Billancourt) a opté pour une adaptation en finesse du logement où panneaux d’information, alarmes clignotantes, guidage par bandes rugueuses et affichage en relief ou en couleur se conjugueront pour atténuer les gênes occasionnées par les handicaps.
Nous intégrerons désormais à nos standards de nombreuses améliorations qui ne coûtent rien, mais qui apportent au locataire un confort supplémentaire fort appréciable.
Hervé Lamorlette
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