Ferroviaire
La gare de Sarrebruck a fait peau neuve
Transports aériens
Air Berlin fait redécoller l’aéroport de Sarrebruck Menacé de fermeture voici quelques mois encore, l’aéroport de Sarrebruck prend un nouvel envol en se positionnant en hub sarrois des grands aéroports voisins. Depuis septembre dernier, la compagnie aérienne Air Berlin réserve de nombreux créneaux de vol à Sarrebruck pour desservir quelque 57 destinations internationales via Berlin, Hambourg, Munich ou Luxembourg. En novembre dernier, 34 176 passagers ont ainsi décollé de Sarrebruck, soit une progression de près de 80 % par rapport à novembre 2006.
Transports en commun
Le ticket gagnant de Quattropole Réseau informel regroupant élus et agents de Sarrebruck, Trèves, Metz et Luxembourg, Quattropole propose une offre combinée bus et train transfrontalière permettant de découvrir ces quatre villes à des tarifs très attractifs. L’initiative, qui associe la DB, les Chemins de fer luxembourgeois et la SNCF, donne droit à un nombre de voyages illimité dans l’espace Sarre-Lor-Lux durant une journée ou un week-end.
Cyclotouriste
Une petite reine transfrontalière Porté par le Stadtverband de Sarrebruck et financé par les fonds européens Feder, le projet Vélo Visavis vise à compléter un réseau cyclable de 300 kilomètres de grand intérêt touristique au long des anciennes voies ferrées et des chemins de halage de la Rosselle, de la Sarre et de la Blies. Les cinq intercommunalités partenaires entendent aménager des pistes transversales sur 70 km pour permettre aux cyclistes de planifier des circuits d’une journée ou d’un week-end.
Charlotte Britz, maire de Sarrebruck, et Harmut Mehdorn, président de la Deutsche Bahn (DB), ont inauguré le 9 décembre dernier une gare de Sarrebruck entièrement transfigurée par 18 mois de travaux. Le chantier, qui a mobilisé un investissement de 31 millions d’euros, constitue le plus gros projet sarrois de la DB depuis des décennies. Coïncidant, à quelques mois près, avec le lancement de la LGV Est européenne, le chantier n’est pas directement lié à l’avènement de la grande vitesse. Construite dans les années 70, la gare de Sarrebruck avait bien besoin de ce coup de jeune, tant sur le plan esthétique que pour améliorer son confort. La nouvelle façade sud, le hall d’entrée reconfiguré et l’accessibilité des voies constituent les trois points forts de cette rénovation. Repeint du sol au plafond de couleurs claires, le hall d’entrée présente un éclairage plus chaleureux. Cinq nouveaux ascenseurs permettent un accès direct au quai. La gare intègre dorénavant les standards d’accessibilité les plus modernes. Une ligne de guidage constituée de plaques de céramique blanches sécurise le parcours des malvoyants et la totalité de la gare est à présent accessible en fauteuil. A l’exception de deux boutiques, dont l’intégration dans la galerie reste à finaliser, tous les travaux intérieurs de la gare sont achevés. Le chantier se poursuivra néanmoins jusqu’en 2009 pour rénover les bâtiments annexes et les voies de garage. Echaudée par les déroutes fracassantes de majors fédéraux du BTP, qui ont engendré plusieurs années de retard sur des chantiers de gares au début des années 2000, la DB Projektbau, filiale construction de la DB, a émietté le chantier de Sarrebruck en 50 lots attribués à autant d’entreprises, essentiellement sarroises Outre l’amélioration de la qualité de service apportée aux quelque 10 millions d’usagers annuels de la gare, les travaux de la DB constituent le coup d’envoi du chantier connexe d’aménagement du quartier Eurobanhof, visant à créer ex nihilo un quartier d’activités artisanales et d’affaires sur 10 ha de friches ferroviaires au nord de la gare.
Transport de voyageurs
La mobilité transfrontalière reste à construire
Ouverte sur l’Europe, l’agglomération Sarre-Moselle Est souffre d’un déficit de mobilité transfrontalière. En décembre dernier, la Deustche Bahn a mis en service un nouveau cadencement qui offre désormais cinq allers-retours quotidiens Paris-Francfort et quatre allers-retours Paris-Stuttgart. L’offre ferroviaire se double d’un réseau autoroutier dense et peu encombré très prisé des logisticiens. Mise en service en 1997 par l’opérateur sarrois Saarbahn, la ligne de tram-train Sarrebruck-Sarreguemines constitue la seule véritable réussite – à tel point que les élus de la Casc souhaitent sa prolongation vers Bitche. Cet exemple de coopération reste pour l’heure bien isolé. Faute d’autorité régulatrice commune, les transports publics transfrontaliers se résument à trois lignes de car peu fréquentées. Les premières études esquissées par le groupe de travail « Transports et logistique – développement urbain » dans le cadre du projet métropolitain posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. Parmi les pistes évoquées figurent la création d’un organisme de coopération dédié au transport de voyageurs, l’étude des potentialités d’un réseau tram-train et des modes de rabattement vers les gares TGV de Metz et de la gare lorraine d’interconnexion. Le Leitbild porté par le Stadtverband de Sarrebruck avance pour sa part trois priorités : la revitalisation des lignes ferroviaires désaffectées pour relier Volklingen à Forbach via Sarrebruck, une desserte de l’université de Sarrebruck par tramway et la création d’une ligne ferroviaire Forbach – Sarrebruck – Freyming-Merlebach – Saint-Avold.
La Sarre présente à la fois un fort taux de motorisation et un réseau de transports public plus structuré que celui de l’Est mosellan. Mais ce sont surtout les liaisons transfrontalières qui font défaut à l’agglomération.
Hanz Wirz, urbaniste
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