Les machines de la PME lorraine peuvent servir au groupe Seqens, spécialiste de la synthèse pharmaceutique, à améliorer la performance de ses principes actifs tout en réduisant leurs coûts de fabrication. L’an dernier, Rondol en a commercialisé une dizaine pour des usages pharmaceutiques ou industriels.
Un an de pandémie mondiale aura fait apparaître une complémentarité flagrante entre Seqens, acteur mondial de la synthèse pharmaceutique, et Rondol , pionnier lorrain de l’extrusion à usage pharmaceutique. Le grand groupe et la PME ont débuté en mars, à Nancy, les premiers essais de micro-extrusion du glycopyrrolate, une molécule exploitée par Seqens dans le traitement de l’asthme. Ces tests permettront de déterminer les apports de cette technologie en matière de conditionnement, de conservation et de biodisponibilité, qui définit la vitesse d’absorption et la quantité de médicament absorbée.
Les résultats escomptés vont bien au-delà du seul traitement de l’asthme. L’extrusion compte, en effet, parmi les technologies qui pourraient permettre de rapatrier la production de certaines molécules délocalisées en Asie pour des raisons de coût. En réduisant le nombre de synthèses et d’étapes de fabrication, elle pourrait compenser les surcoûts liés à une production en Europe.
Produire près des besoins
L’extrusion s’inscrit dans notre stratégie de flow chemistry, qui vise à construire un écosystème autour des principes actifs pour être en mesure de les produire rapidement au plus près des besoins.
Pierre Luzeau, président de Seqens
Aux tests sur le glycopyrrolate doivent s’ajouter d’autres essais sur des molécules utilisées en oncologie ainsi que pour les maladies virales ou infectieuses. L’extrusion doit permettre de valoriser des principes actifs de plus en plus complexes, mais de moins en moins solubles, en améliorant le ratio bénéfice-risque.
Nos machines, qui améliorent la qualité des formulations tout en réduisant les coûts de développement, intéressent également les start-up de la biotech, car elles leur permettent de conserver la maîtrise de leurs produits.
Victoire de Margerie , présidente de Rondol
La société figure, en partenariat avec BASF, parmi les finalistes 2020 du prix Galien pour un projet dédié aux pays émergents. Elle a commercialisé l’an dernier une dizaine de machines, dont trois aux Etats-Unis, pour des usages pharmaceutiques ou industriels. Les clients ont accepté de montrer leurs extrudeuses, voire de les faire essayer à d’autres utilisateurs potentiels. Ces partenariats inédits renforcent la visibilité de Rondol aux Etats-Unis, qui pèsent la moitié du marché pharmaceutique mondial.
Le partenariat Rondol
Date de création : 2012
Président : Victoire de Margerie
Chiffre d’affaires : 300.000 euros
Effectif : 7 personnes
Secteur : Pharmacie
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