Fierté de la communauté de communes de l’agglomération de Longwy (CCAL), qui y voyait l’opportunité de changer l’image de la ville, le golf d’Herserange (Meurthe-et-Moselle) se trouve aujourd’hui dans l’impasse. Un contentieux commercial, des revers administratifs, des oppositions politiques auxquels s’ajoute, depuis mi-avril, le placement de la CCAL sous tutelle, se conjuguent pour bloquer l’ouverture initialement prévue ce printemps.
Les travaux conduits par la société Cévie, spécialiste des golfs basée à Sennecy-le-Grand (Saône-et-Loire), ont permis de modeler les 128 ha conformément au projet de l’architecte spécialisé Alain Prat, qui a dessiné un parcours de 18 trous complété d’un parcours école de 9 trous. Mais les finitions et le verdissement restent en souffrance. Estimant les surcoûts facturés par l’entreprise familiale tardifs et exagérés, la CCAL a résilié en mars dernier son contrat avec Cevie.
Le golf est construit sur des friches sidérurgiques dont le sous-sol a révélé quelques surprises. Le coût du projet avait certainement été sous-estimé au départ. Mais il est aujourd’hui impensable d’arrêter ce chantier de dimension internationale en laissant une énorme dette publique et morale.
André Ferrari, chargé de mission auprès de la CCAL
Budget refusé
Le coût du golf, évalué à 5,2 millions d’euros HT lors de la délibération initiale de 2006, frôle à présent les 7 millions d’euros. Les opposants au projet, qui avaient multiplié les recours contre l’équipement, ont par ailleurs obtenu gain de cause en mars dernier, quand le tribunal administratif de Nancy a annulé la délibération constitutive du golf pour une question de procédure. Le 15 avril dernier, le coût du golf a constitué, avec la création d’une taxe d’enlèvement des ordures ménagères, une pierre d’achoppement du vote du budget de la CCAL. Président UMP de la CCAL, Edouard Jacque, qui avait soutenu son prédécesseur socialiste Jean-Paul Durieux dans la création du golf, s’est trouvé en minorité. La CCAL se trouve ainsi sous tutelle de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, sans soute pour toute la durée de l’année budgétaire. L’arrosage, l’entretien et la tonte des greens ne pourront attendre aussi longtemps.
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