La start-up valorise des chutes d’emballage de dentifrice, de paquets de chips et autres déchets intégrant des plastiques complexes pour en faire une nouvelle matière première, adaptée à des usages industriels. Les premiers piquets de vigne et poteaux de signalisation réalisés par Replace vont être testés à Sainte-Menehould, dans la Marne.
Rien ne désole autant Laurent Villemin que le « plastic bashing ». Après trente ans passés dans l’industrie de la plasturgie, cet ingénieur en électricité et mécanique reste passionné par cette matière, au point d’avoir cofondé une start-up spécialisée dans le recyclage des plastiques multicomposants qui, pour l’heure, se recyclent très difficilement. Incubé dans le tiers-lieu d’innovation Bliiida, à Metz, Replace (Reuse Plastic Circular Economy) valorise des chutes d’emballage de dentifrice, de paquets de chips et autres déchets intégrant des plastiques complexes pour en faire une nouvelle matière première adaptée à des usages industriels.
En France, où le système de collecte fonctionne pourtant bien, le gisement d’emballages en plastique non traités se monte à 1,1 million de tonnes par an, dont 25 % de multicomposants. D’autres pays moins développés seraient contents de trouver un moyen de figer et d’utiliser des matières plastiques qui, non gérées, causent des nuisances.
Laurent Villemin
L’ancien vice-président du site d’emballage de produits cosmétiques Albea Tubes France, à Sainte-Menehould (Marne), a obtenu sa première preuve de concept à partir de chutes de tubes de dentifrice. Extrudés, ces déchets propres, mélangés à 20 % de tubes déjà utilisés, ont permis de réaliser des piquets de vigne et des poteaux de signalisation solides et légers que la communauté de communes de Sainte-Menehould s’apprête à tester.
Industrialiser les machines
L’enjeu est de taille, car le traitement des poteaux en bois par créosote – un dérivé toxique du goudron – vient d’être interdit. Le nouveau matériau plastique recyclé et recyclable de Replace pourrait constituer une alternative intéressante.
Ayant validé le procédé d’extrusion, qui doit permettre à terme d’intégrer d’autres résidus plastiques, Laurent Villemin et son associé, Christian Horn, travaillent à l’industrialisation des machines. Replace se propose de les placer au plus près des bassins de collecte, avec un seuil de rentabilité se situant à 2.000 tonnes par an, et d’en confier le fonctionnement à des structures de proximité. Le premier prototype a ainsi été mis en oeuvre par les travailleurs d’un Esat.
L’initiative
Replace
Date de création : 2019
Fondateurs : Laurent Villemin et Christian Horn
Budget R&D : 300.000 euros
Secteur : plasturgie
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire