Avocat militant, Ralph Blindauer est devenu à la faveur de l’affaire Ronal une personnalité à la fois médiatique et médiatrice.
Appelé à l’aide par les salariés de cette usine de jantes que la direction s’apprêtait à délocaliser discrètement en Pologne, l’avocat est manifestement sorti de son rôle de conseil, appelant à des manifestations en Suisse, en Allemagne et en Pologne et remuant ciel et terre pour trouver un repreneur. Un activisme salué par le conseil régional de Lorraine, qui s’apprête à instaurer une ligne budgétaire spécifiquement dédiée à « l’aide juridique aux salariés victimes de patrons voyous », mais aussi par la préfecture de Lorraine.
Je me voyais bien fonctionnaire, plutôt dans la police.
Ralph Blindauer
De cette vocation inaboutie, Ralph Blindauer a gardé la passion de l’enquête et l’âme du justicier.
Avant de se lancer dans la bataille, Blindauer prend le temps d’écouter et de bien étudier l’entreprise.
Pierre Vogel, secrétaire du CE de la Sovab
Le conflit qui s’est engagé en 2000 sur ce site de production des véhicules utilitaires de Renault a valu à l’avocat l’une de ses victoires les plus retentissantes : la direction de cette usine de 3.000 salariés a été condamnée pour 150 cas de recours abusifs au travail intérimaire. Dix ans auparavant, l’avocat avait également obtenu gain de cause dans le dossier des contrats précaires de l’Association des fouilles archéologiques nationales.
Sur 700 salariés, l’association ne comptait qu’une trentaine de contrats à durée indéterminée. Ralph a obtenu gain de cause non seulement sur la forme, mais aussi sur le fond : il a largement contribué à faire reconnaître les fouilles préventives en tant que mission permanente.
Vincent Krier, secrétaire du syndicat CGT des archéologues
Je ne suis pas une pointure du droit du travail, mais je me bats avec mon engagement et mes idées.
Raplh Blindauer
Ce fils de sidérurgiste cégétiste a tâté du journalisme en tant que permanent à l’Humanité Alsace tout en poursuivant ses études de droit. Au barreau de Metz, il se démarque d’une profession souvent guindée par ses propos bruts de coffrage, son énergie torrentielle, sa jovialité et sa révolte à fleur de peau.
« Je connais plein d’échecs, tout le temps. Les moyens de défense des employeurs sont complètement disproportionnés par rapport à ceux des salariés et nous nous trouvons dans un tel contexte de régression sociale que l’on ne négocie que des reculs », rage le militant communiste, « candidat suicide » en Alsace où il ne fut jamais élu.
Personne ne sait comme lui remobiliser des salariés abattus et angoissés. Dans l’affaire Ronal, il est celui qui a fait bouger les choses. Il a la fraîcheur et la révolte de ceux qui n’ont pas perdu leurs convictions de jeunesse.
Roger Tierlicien, conseiller communiste du conseil régional de Lorraine
En dates
- 1954 : Naissance à Amnéville (Moselle).
- 1980 : Devient avocat à Strasbourg.
- 2004 : Défend le CE de Ronal France.
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