Organisée dans la perspective de son prochain changement de présidence, la rencontre « Entre visions et reflets, quo vadis Grande Région ? » a permis de confronter les analyse de trois « think-tanks » grand ’régionaux à celles d’une table ronde d’experts. Les discussions ont mis en exergue un vaste potentiel technique et économique, mais aussi la nécessité de mieux définir les priorités.
La chambre de commerce de Luxembourg a accueilli le lundi 7 novembre 2016 la conférence-débat « Entre visions et reflets, quo vadis Grande Région ?» consacrée au potentiel économique d’une région aussi vaste que la Corée du sud – mais certainement moins solidement structurée. Riche de 400 000 entreprises représentant un PIB de 370 milliards d’euros, la Grande Région Wallonie-Sarre-Rhénanie-Palatinat – Luxembourg – Lorraine constitue l’un des espaces économiques les plus dynamiques d’Europe, mais reste en quête de cohésion et de visibilité.
Nous ne savons toujours pas nommer ce grand espace qui va des Ardennes au Rhin. Pour sortir des complaintes et faire émerger une vision d’ensemble, il nous faut renforcer les réseaux d’acteurs, combattre les clichés et cerner les dynamiques qui sont à l’œuvre.
Roger Cayzelle, président de l’Institut de la Grande Région (IGR)
L’IGR s’est impliquée, aux côtés de la fondation luxembourgeoise Idea ASBl et de la Société luxembourgeoise de l’évaluation et de la prospective (Solep) dans une analyse des forces et faiblesses de la Grande Région. L’espace transfrontalier compte vingtaine de clusters – généralement nationaux – et concentre d’indéniables compétences en matière de en biomédecine, de biomédecine ou de photonique. Avec 115 000 étudiants et 6 000 enseignants, l’Université de la Grande Région y représente un acteur important, mais le vaste chantier de la mutualisation des ressources ne fait que commencer.
Droit à l’expérimentation
La future présidence luxembourgeoise, qui débutera en février 2017, constitue une opportunité de concrétiser le droit à l’expérimentation que revendiquent toutes les composantes de la Grande Région.
Seul Etat-nation de la Grande Région, le Luxembourg peut jouer un rôle de locomotive dans un espace qui constitue une Europe à petite échelle.
Carlo Thelen, directeur général de la chambre de commerce et d’industrie du Grand-Duché
Une créativité insoupçonnée
La brève intervention de Corinne Cahen, ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région et future présidente de la Grande Région, a laissé l’assistance sur sa faim, mais les interventions des experts représentant le Conseil économique et social de la Grande Région, le cluster numérique transfrontalier Lor’N’Tech, l’Université de la Grande Région, le GIE luxembourgeois Lux’innovation et la Communauté des Transports du Luxembourg, ont fait émerger une créativité insoupçonnée.
De l’implication des retraités dans l’éducation de la jeunesse au développement e territoires 100 % numériques, en passant par l’expérimentation d’un revenu minimum universel ou d’une nouvelle approche de la mobilité et du télétravail, les pistes de l’innovation sont nombreuses et prometteuses.
Nous devons retrouver l’esprit des fondateurs de la Grande Région et œuvrer pour le plus grand bien-être de la population. Les progrès peuvent paraître lents, mais 20 ans, ce n’est que le début de l’âge adulte.
Philippe Ledent, président du comité économique et social de la Grande Région
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