En novembre dernier, le groupe Sola a fermé son usine de verre optique installée dans ce village de la Moselle. Il bénéficie aujourd’hui d’une mission de revitalisation et prépare un pôle d’excellence.

La fermeture, en novembre dernier, de l’usine de verre optique Sola de Goetzenbruck aurait pu porter un coup fatal au bourg de 1.800 habitants situé au coeur des Vosges mosellanes, secteur rural dépourvu de grosses industries. Mais Sola se trouvait tenu par les nouvelles dispositions de la loi sur la cohésion sociale de recréer une activité. Sa nouvelle maison mère, le groupe allemand Carl Reiss, a engagé deux cabinets respectivement spécialisés dans la reconversion des salariés et la revitalisation des territoires.

Les salariés de Sola se trouvent dans une situation tristement classique en Lorraine : 80 % de femmes, pas ou peu de qualification, aucune autre expérience professionnelle et une moyenne d’âge de 44 ans ne favorisant guère la mobilité. Notre objectif consiste néanmoins à aider 100 % des membres de la cellule à construire un projet réaliste, réalisable et pérenne.

François Daurat, directeur de Chorus

Débutée en août dernier, avant la fermeture de l’usine, la mission de ce cabinet messin a permis à une douzaine de salariés de trouver un emploi. Par choix ou par nécessité, une vingtaine d’anciennes ouvrières se préparent au diplôme d’assistante de vie. En passe de signer une mission de deux ans avec la préfecture de Lorraine, le cabinet francilien Sofred mise à la fois sur la tradition verrière, sur le tourisme et sur les services à la personne pour revitaliser le territoire. Paupérisée et vieillissante, la communauté de communes du Pays du verre et du cristal manque cruellement de services publics et médicaux. Mais la splendide forêt du Nord vosgien a disséminé quelques trésors dans ses vallées. L’abondance du bois permit, voici trois siècles, d’alimenter les fours des premières cristalleries. Les sites mosellans de Saint-Louis (groupe Hermès), Lalique et Baerenthal en sont des survivances.

Inaugurée l’an dernier, la halle verrière de Meisenthal pose le premier jalon de futurs circuits industriels et touristiques. Au long des chemins de halage, les chalets où les bûcherons allaient casser la croûte connurent parfois une belle descendance : l’Arnsbourg de Baerenthal (trois étoiles au Guide Michelin) émane en droite ligne de cette tradition. De nouvelles aspirations. Le projet de territoire concocté par Sofred englobe la création d’un centre de formation au design verrier, le lancement de circuits touristiques en partenariat avec le Parc naturel des Vosges du nord et le développement de services de santé. La création, en décembre 2005, des pôles d’excellence rurale tombe à point nommé pour conforter Goetzebruck dans ses nouvelles aspirations.

Rien n’est plus fédérateur qu’un pôle d’excellence, qui permettrait de surcroît de mobiliser des moyens supplémentaires.

Gaël Bielecki, consultant senior de Sofired, qui compte boucler d'ici au mois de juin la candidature du Pays du verre et du cristal

Étalée sur trois ans, l’aide accordée au titre du pôle pourrait financer jusqu’à 50 % des investissements liés au développement dans la limite de 1 million d’euros.

Dans notre malheur, nous avons peut-être de la chance. Nous n’avons que trop l’expérience des fermetures de sites, qui nous cantonnaient dans une attitude défensive. Pour la première fois, un dispositif de revitalisation nous permet d’envisager de créer autre chose.

Gilbert Maurer, conseiller général de la Moselle et maire de Goetzenbruck

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