Le spécialiste des lève- malades, Dupont Médical, a été repris par un américain. La société conteste la décision de la Sécurité sociale de dérembourser certains produits.
La décision du ministère de la Santé de cesser le remboursement des fauteuils coquilles bouscule les projets de Dupont Médical.
L’entreprise nancéienne, qui changera de dénomination en mai prochain pour devenir Drive DeVilbiss Healthcare France, a fort à perdre dans une mesure d’économie qui, estime-t-elle, ferait chuter de 90 % les ventes de cet équipement préconisé en cas d’hypotonie axiale, une faiblesse des muscles dorsaux.
Décliné en 15 tailles, le fauteuil coquille est prescrit chaque année à 100.000 exemplaires et remboursé à hauteur de 592 euros.
Nous ne contestons pas la décision de réserver le remboursement aux patients les plus lourdement handicapés, mais nous demandons deux ans de délai pour mettre au point des produits de remplacement.
Christophe Oculi, directeur général de Drive DeVilbiss Healthcare France
La filière du fauteuil coquille made in France, également représentée par Innov’SA, basé dans l’Aube, et le nordiste Vermeiren, considère que le déremboursement brutal détruirait 450 emplois, sous-traitants compris.
La décision intervient dans une période charnière pour Dupont Médical, créé voici cent cinquante ans et spécialiste du matériel de maintien à domicile. Déjà implanté en Grande-Bretagne et en Allemagne, où il exerce des activités de négoce, le groupe américain Drive a acquis Dupont Médical pour ses capacités de production. Le site de 110 salariés réalisait, en 2016, 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont la moitié provient des fauteuils coquilles et de lève-patients fabriqués sur place, et l’autre moitié de la commercialisation d’articles conçus à Nancy et fabriqués en Asie.
Ecarts salariaux
Informé depuis près d’un an des risques de déremboursement, Drive, qui a acquis dans l’intervalle son compatriote DeVilbiss, spécialisé dans le matériel d’assistance respiratoire, se propose de rapatrier la fabrication des fauteuils roulants en Meurthe-et-Moselle.
Sur ces produits à valeur ajoutée, le coût de la matière première est identique, le taux de conversion euro-dollar joue en notre faveur et les écarts salariaux avec la Chine diminuent, tandis que les coûts de logistique augmentent. La relocalisation nous permettra de livrer des pièces personnalisées en 48 heures.
Christophe Oculi
Le groupe a consacré près de 1 million d’euros à l’amélioration de son système informatique et s’apprête à investir la même somme dans son outil de production. Les lève-patients, naguère fabriqués en Asie, sont désormais réalisés à Frouard, près de Nancy, et commercialisés en Grande-Bretagne et en Allemagne.
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