Pur produit de l’Ecole nationale d’ingénieurs de Metz, Pierre Chevrier assiste depuis deux décennies à la métamorphose de son école et à l’ouverture du Technopole sur le monde.
En 1994, il fallait du mérite aux futurs ingénieurs en mécanique et matériaux – surnommés les Meuh-Meuh, ou bêtes à concours – pour affirmer leur goût des sciences et de la recherche. Pierre Chevrier se souvient avoir dû sécher quelques cours de l’école d’ingénieurs pour pouvoir mener à bien son DEA, puis sa thèse de doctorat sur le comportement dynamique des matériaux. Vingt ans plus tard, le Technopole de Metz, dont l’Enim est devenue la pierre angulaire depuis son emménagement en septembre 2010, s’impose en vitrine nationale de la recherche sur les matériaux. Nommé directeur de l’établissement en 2011, puis élu un an plus tard à la présidence de l’Association des grandes écoles de Metz (Agem), Pierre Chevrier savoure cette accélération qu’il entend accompagner au mieux.
L’Institut Lafayette, l’IRT M2P et le CEA Tech ne sont pas arrivés par hasard. Le technopole de Metz constitue aujourd’hui l’un des premiers sites français de recherche fondamentale, de recherche appliquée et de transfert de technologie. Reste à faire reconnaître cette concentration exceptionnelle d’intelligence et d’équipements, ce qui est curieusement plus facile en Chine qu’à Paris.
Pierre Chevrier, président de l’Agem
Le président de l’Agem mise sur la volonté d’ouverture dont témoignent aujourd’hui les directeurs des huit grandes écoles du Technopole pour affirmer cette excellence.
Les mentalités ont changé et rendent naturelles des pratiques qui paraissaient impensables au début de la décennie. Nous mutualisons à présent non seulement nos équipements, mais aussi nos projets pour construire notre visibilité collective.
Pierre Chevrier
L’association s’investit également dans l’amélioration de la vie étudiante et défend un projet de grand lieu de vie commun qui fédérerait la culture des jeunes du Technopole.
L’Enim s’ouvre à la Chine
Basé sur les travaux pratiques, partiellement effectués en entreprise et tourné vers l’international, le modèle de formation des ingénieurs élaboré par l’Enim a séduit l’université chinoise. L’’école messine s’est implantée à Wuhan et à Nanjing, villes comptant respectivement 9 et 8 millions d’habitants. Outre l’appui de deux universités chinoises, l’University of Aeronautics and Astronautics (Nuaa) et l’University of Science and Technology (Nust), la grande école messine a noué un partenariat avec le comité Lorraine des conseillers du commerce extérieur de la France et s’est assurée du soutien d’une douzaine d’entreprises européennes basées en Chine. De Dassault à Claas en passant par Thyssenkrupp, Saint-Gobain Pam ou Mersen, de grands noms de l’industrie ont explicitement fait part de leur souhait d’accueillir des stagiaires ou de recruter des étudiants issus de l’Eni de Nanjing.
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