« Nous conduisons les premières expériences d’urbanisme transfrontalier »
Après l’Eurozone en cours de construction entre Forbach et Sarrebruck, comptez-vous lancer de nouvelles zones d’activité transfrontalières ?
Oui. Nous engageons les études d’une nouvelle Eurozone entre Creutzwald et Sarrelouis côté sarrois. Au préalable, il nous faut l’assurance d’une bonne desserte de part et d’autre de la frontière. Le conseil général attendra la révision à mi-parcours du contrat de plan Etat-Région pour redéfinir ses objectifs en matière de constructions routières. L’objectif final des Eurozones consiste à organiser conjointement un espace frontalier. C’est la première fois que deux pays expérimentent ainsi un urbanisme binational.
Qu’attendez-vous du projet de desserte du Pays-Haut que vous conduirez en partenariat avec Michel Dinet, président du conseil général de Meurthe-et-Moselle ?
Ce projet me semble encore plus ambitieux que celui de l’Eurozone. Cette desserte, entièrement nouvelle, démontre à nos voisins luxembourgeois les capacités de réaction de la Lorraine. Le Grand-Duché engage un gigantesque chantier d’urbanisme sur les anciennes friches sidérurgiques de Belval. Ce projet paraît si porteur que l’on a tendance à croire qu’il verra le jour demain. Or, les Luxembourgeois sont confrontés aux mêmes lenteurs que nous et les premières réalisations ne verront pas le jour avant dix ans. Ce délai nous permet d’apporter sur un plateau à nos partenaires luxembourgeois un espace urbanisé et doté de moyens d’accès suffisants pour faire participer la Lorraine à ce grand projet de développement.
Ces aménagements transfrontaliers s’ajoutent aux mégazones de Farébersviller, en cours d’achèvement, et d’Illange, en phase d’acquisitions foncières. Ne craignez-vous pas la saturation, dans un contexte éconnomique morose ?
Ces projets constituent autant de paris raisonnés sur l’avenir. Les mégazones mosellanes se compléteront. Au cours des deux prochaines années, l’Eurozone de Forbach ouvrira son espace à des entreprises à forte valeur ajoutée, tandis que Farébersviller est dédiée à des investissements générateurs de plusieurs centaines d’emplois. Il sera alors temps de définir les affectations des deux autres zones. Si nous ne faisons rien aujourd’hui, les générations futures auront tout lieu de nous le reprocher.
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