« Mettre au point des variétés durables »
Basée à Nancy, la société Baumaux (23 salariés, 8 millions d’euros de chiffre d’affaires) commercialise des graines de semences florales et potagères.
L’association Kokopelli, qui milite pour la défense de la biodiversité, a été condamnée par la cour d’appel de Nîmes pour avoir vendu des semences non inscrites au catalogue européen des semences. Vous réjouissez-vous de cette décision?
Pas tout à fait, car Kokopelli se pourvoit en cassation. Cette association à but non lucratif continuera à faire du négoce sur Internet et sur une centaine de foires dans la France entière. Nous-mêmes leur avons intenté un procès pour concurrence déloyale.
Récusez-vous le risque d’érosion génétique que dénonce Kokopelli?
Les marchands de graines n’ont pas vocation à devenir des conservatoires du vivant. Ces conservatoires existent déjà sous forme de banque de gènes ! Nous, les grainetiers, nous proposons à nos clients des variétés reconnues et d’autres plus nouvelles. Il ne sert à rien de mettre en vente 3.000 variétés de haricots. En revanche, il est intéressant de mettre au point un haricot mangetout sans fils.
Hors catalogue officiel, point de salut?
Non, car ce catalogue, dont Villemorin Andrieux a posé les jalons à la fin du XVIIe siècle, a constitué un progrès remarquable en permettant d’identifier chaque espèce potagère. Le contester serait une régression. Vendre une même variété sous dix noms différents, cela plaît aux poètes, pas au jardinier sérieux ! Si les obtenteurs et les semenciers multiplient les sélections, c’est pour mettre au point des variétés durables.
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