La société de peinture nancéienne fête aujourd’hui ses cent ans d’existence. Elle continue à dénicher en interne ses futurs dirigeants.
« Un siècle haut en couleurs », annonce fièrement le nuancier réalisé par l’entreprise de peinture Lagarde & Meregnani, à l’occasion d’un centenaire généreusement célébré. Les 250 salariés et les retraités d’abord (vendredi dernier), les quelque 700 clients et invités d’honneur ensuite (ce vendredi 28) ont été conviés à deux fêtes successives. Même les 4.300 m2 du siège social de Malzéville (Meurthe-et-Moselle), dans lequel l’entreprise s’est installée en 2001, ont été entièrement repeints.
Il nous semblait essentiel de retracer notre historique pour préparer l’avenir d’une entreprise atypique, où les salariés ont toujours joué un rôle clé
Sylvie Petiot, directrice générale de l'entreprise
Créée en 1907 par Auguste Lagarde, ancien élève des Beaux-Arts, la petite entreprise de peinture décorative doit son premier essor à Bernard Meregnani. Embauché comme métreur en 1951, il convainc son patron de se positionner sur les grands chantiers de l’après-guerre. La société met en peinture des milliers de logements sociaux de la banlieue nancéienne et voit ses effectifs atteindre jusqu’à 400 salariés dans les années 70.
Devenu dirigeant, Bernard Meregnani accorde sa confiance aux collaborateurs les plus motivés. Ainsi Sylvie Steiner, embauchée en tant que secrétaire en 1970, accède-t-elle rapidementau poste d’assistante de direction. Son futur mari, Serge Petiot, intègre Lagarde & Meregnani en tant que technicien du bureau d’études six ans plus tard.
Changement de mains et retour de la prospérité
Le début des années 80 marque une restructuration drastique. En redressement judiciaire, l’entreprise réduit ses effectifs à 250 salariés et change progressivement de dirigeants. Nommé directeur de l’agence nancéienne, puis directeur général de la société, Serge Petiot acquiert en deux temps 91 % du capital de l’entreprise dont il devient PDG en 1991, Sylvie Petiot accédant au poste de directrice générale deux ans plus tard. Le couple ramène l’entreprise à la prospérité.
Lagarde & Meregnani s’implante en Champagne-Ardenne, crée une agence à Metz et diversifie son activité dans le revêtement de sols, les façades et le carrelage. À effectifs quasi constants, le chiffre d’affaires passe de 40 millions de francs en 1987 (6 millions d’euros) à près de 30 millions d’euros prévus pour 2007.
Présente sur les marchés de la mise en peinture des parkings et des revêtements des sols de gymnases, la PME reste néanmoins fidèle à la fibre décorative de ses débuts. Elle compte parmi ses références les peinture et dorures de la place Stanislas et de l’Opéra-Théâtre de Nancy ou l’Auditorium de Dijon.
Une telle santé alimente la convoitise des grands groupes. Le couple Petiot a néanmoins décliné des offres alléchantes pour privilégier une reprise en interne, dont il a posé les jalons dès 2004. Quatre cadres se sont inscrits dans le processus qui débouchera sur un passage de relais en 2013.
D’autres salariés peuvent très bien rejoindre l’équipe dirigeante d’ici là
Sylvie Petiot
Un pacte souple entre actuels et futurs dirigeants prévoit la reprise progressive du capital à hauteur de 8 % par an.
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