Réélu le 11 décembre dernier à la tête de la Fédération régionale des Travaux publics de Lorraine pour un troisième mandat consécutif, Patrice Haltebourg espère voir acter en 2015 les grands chantiers lorrains qui soulageraient une profession exsangue.
Le conseil régional de Lorraine organisera le 1er février prochain une consultation publique sur le projet de gare d’interconnexion TGV-TER à Vandières. Que pensez-vous de cette initiative ?
Elle nous laisse très perplexes. Pourquoi créer une procédure parallèle à la démarche administrative en cours, alors même que de nombreuses études ont déjà été engagées ? Le référendum se pratique couramment en Suisse, mais dans ce cas, il n’y a qu’un seul circuit. L’initiative nous inquiète d’autant plus que cette procédure pourrait dans l’avenir s’appliquer à d’autres grands projets lorrains.
Vous soutenez depuis deux mandats le lancement du chantier de l’A 31 bis, qui doit faire l’objet d’un débat public entre avril et juillet 2015. Quand espérez-vous voir démarrer ce chantier dont le coût se situe entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros ?
Tout ce qui peut se faire doit démarrer le plus tôt possible. A l’issue du débat public, il restera de longues procédures, notamment sur le tracé des voies nouvelles et sur la question des péages. Mais les chantiers préparatoires et la création de nouvelles voies centrales pourraient commencer courant 2016. L’année 2015 sera d’autant plus décisive qu’elle peut ouvrir l’opportunité de bénéficier du plan de relance européen qui concerne les projets dont le démarrage est prévu avant trois ans. Si l’A 31 bis n’est pas décidée l’an prochain, elle ne se fera plus.
Quels arguments comptez-vous faire valoir auprès des décideurs régionaux ?
Ils sont nombreux. Le réaménagement de l’A 31 constitue une nécessité, car les études prévoient la saturation prochaine de l’A 31 dans la configuration actuelle. Les embouteillages actuels pénalisent déjà lourdement les entreprises. Cette autoroute, qui constitue l’épine dorsale de la Lorraine, jouera un rôle essentiel dans la nouvelle configuration territoriale qui augmentera les déplacements. Enfin, il est urgent de préserver l’activité des travaux publics et de maintenir une dynamique régionale.
Quels autres relais de croissance envisagez-vous ?
Le démarrage du projet Terralorraine à Illange pourrait relancer l’activité, mais cette éventuelle bouffée d’oxygène reste difficile à palper. Il devient également urgent d’entretenir et de restaurer nos infrastructures et notre patrimoine routier qui n’a guère été remis à neuf depuis les grandes intempéries de 2006. Plus ces chantiers attendrons, plus ils coûteront cher. Mais nous sommes très affectés par les coupes budgétaires des collectivités. Nos 400 entreprises ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 30 % cette année et nous craignons la destruction de 2 000 emplois.
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