Le réseau Sailor (Santé – autonomie -innovation en Lorraine) organise ce mardi 22 mars à Metz la rencontre « Donner plus de vie aux années » qui réunira les membres du cluster franco-allemand Silver économie. Administrateur de l’Institut de la Grande Région et conseiller de l’association Europ’âge Sar-Lor-Lux, Pascal Ickx commente les avancées de de cette ambition régionale et transfrontalière.
Constatez-vous une différence d’approche parmi les composantes de la Grande Région vis-à-vis du numérique dédié aux personnes âgées ?
Il faudrait des études détaillées portées par les ministères de tutelle de toutes les composantes de la Grande Région pour répondre précisément à cette question. Nous n’en sommes pas encore là. Europ’âge s’est spécialisée dans l’accompagnement des personnes du troisième âge, les retraités actifs âgés d’entre 55 et 80 ans, dont certains ont raté l’arrivée du numérique. L’une des premières initiatives de l’association a consisté à organiser des ateliers d’initiation aux nouveaux outils de communication dont les ordinateurs, les tablettes et les téléphones portables. Les groupes des différents pays se rencontrent et commencent à travailler ensemble, mais il est encore trop tôt pour synthétiser une approche ou définir des grands axes de coopération.
Quelles institutions vous paraissent-elles les plus légitimes pour faire émerger la Silver économie ?
C’est en principe aux départements de veiller à la proximité et au lien social, y compris en ce qui concerne les personnes âgées. Mais l’ambition de la nouvelle région en matière de Silver économie me paraît crédible. L’antériorité de la Lorraine n’est pas étrangère au fait que la région s’est trouvée confrontée avant d’autres à l’obligation de la reconversion et au vieillissement d’une population d’ouvriers plus nombreuse qu’ailleurs. Quarante-cinq ans avant la fermeture des mines, Charbonnages de France a réalisé des efforts remarquables en la matière. La Wallonie et la Sarre ont également vécu l’expérience de la reconversion.
Dans quels domaines voyez-vous émerger les premières offres de la Silver économie ?
La santé y joue un grand rôle car elle dispose de moyens spécifiques et suit la population avant même qu’elle ne devienne « silver ». Elle s’appuie donc sur une continuité du lien social. La sécurité et la prévention se développent également. Certains systèmes, comme la détection des chutes, s’appuient sur un savoir-faire industriel développé dans les usines à l’arrêt dont des travailleurs isolés effectuaient la maintenance. Le domaine du bâtiment ne devrait pas tarder à s’intéresser au marché de l’aménagement des logements à l’instar du secteur de la promotion qui s’est jeté sur la construction d’Epadh.
La dimension transfrontalière de la Silver économie dans notre région vous paraît-elle constituer un atout ?
Certainement. Je me réjouis que la Silver économie compte parmi les tout premiers clusters franco-allemands. Dans ce domaine, les différentes régions ne sont jamais au même niveau. Les rencontres transfrontalières constituent donc des promesses d’échanges d’expériences réellement différentes. De manière générale, les échanges transfrontaliers sont plus riches que ceux qui ne le sont pas.
Propos recueillis par Pascale Braun
--Télécharger l'article en PDF --