Il est sans doute le jardinier le plus connu de France. Pascal Garbe, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, est le premier Français à intégrer le conseil d’administration du Great Dixter Charitable Trust en Grande-Bretagne. Dans la foulée du Parlement français, qui a décrété, ce jeudi, l’urgence climatique en adoptant le projet de loi Energie et Climat, il y portera un message inquiet.
« Je porte en moi une part des paysages de mon pays », assure un proverbe aborigène cher à Pascal Garbe. C’est donc une parcelle du terroir français que ce jardinier renommé, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, importera au conseil d’administration du Great Dixter Charitable Trust, gestionnaire de l’un des plus beaux domaines de Grande-Bretagne.
Venu d’un pays qui compte 17 millions de jardiniers amateurs, Pascal Garbe, directeur des jardins fruitiers de Laquenexy, vitrine horticole de la Moselle, est le premier Français à avoir intégré, il y a quelques semaines, cette vénérable institution du Sussex. Mais la stature internationale du jardinier se trouvera confortée, au cours des douze prochains mois, par trois présidences de jury : lors de la première édition de l’International Flower Show de Johannesburg, en octobre, du Philadelphia Flower Show en février, puis du Singapore Garden Festival, six mois plus tard.
Message inquiet
Dans la foulée du Parlement français, qui a décrété jeudi l’urgence climatique en adoptant le projet de loi Energie et Climat, il y portera un message inquiet :
Dans les jardins, nous voyons de très près la fonte de la biodiversité et tentons depuis longtemps de sensibiliser les politiques sur les conséquences dramatiques du réchauffement
Pascal Garbe
Ses pairs lui reconnaissent un savoir musclé du monde végétal, une analyse sagace et le chic pour repérer parmi les paysagistes inconnus les jeunes pousses prometteuses.
Ces marques de reconnaissance me flattent, mais j’essaye simplement de cultiver mes valeurs et de transmettre aux nouvelles générations ce que mon métier de jardinier m’a apporté.
Pascal Garbe
Diplôme d’architecte
Armé d’un diplôme d’architecte du paysage obtenu en Belgique, le natif de la Somme a décroché son premier poste au Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Moselle, dans le même immeuble que feu Jean-Marie Pelt. S’il s’est inspiré de la sagesse du botaniste messin, le tout juste quinquagénaire, arrivé en Lorraine par les hasards du service militaire, cite parmi les rencontres majeures de sa vie professionnelle la princesse de Sturdza – il fut stagiaire dans son célèbre jardin du Vasterival, près de Dieppe -, le Britannique Graham Stuart, icone mondiale de l’horticulture avec lequel il entretint une correspondance suivie jusqu’à son décès, ou encore son ami journaliste Didier Willery, éditeur de dinguedeplantes.blogspot.com.
Avec son chapeau noir, son pantalon kaki et sa chemise taupe, le solide gaillard a bien l’allure d’un jardiner. Mais Pascal Garbe sait aussi porter le smoking lorsqu’il est reçu en VIP dans les spots mondiaux de l’horticulture.
La biographie de César Manrique
Fier d’appartenir à la confrérie des métiers qui « apportent le sourire aux gens », le paysagiste cite parmi ses amis les chanteurs Michel Fugain et Yves Duteil, les humoristes Pascal Légitimus et Elie Semoun ou encore les cuisiniers Michel Bras et Olivier Roellinger, qui ont préfacé son livre « Tout se mange dans mon jardin ».
Car le jardinier s’est remis à l’écriture. Après des recueils parus, pour la plupart, aux éditions Ulmer, dont les best-sellers « Trois cents plantes et idées » ou « Des bambous dans votre jardin », Pascal Garbe a observé huit ans de pause avant de revenir en force, publiant trois livres en un trimestre. Dans le dernier d’entre eux, « Le Jardin de cactus », il s’est même essayé pour la première fois à l’art de la biographie. Consacré à la dernière oeuvre du peintre, architecte et sculpteur César Manrique, l’ouvrage a été présenté en ouverture de la célébration du centième anniversaire de la naissance de l’artiste à Lanzarote.
Hyperactif, Pascal Garbe écrit la nuit, travaille d’arrache-pied ses jardins en journée et apprend en permanence. Le fruit de ses efforts consiste à voir éclore aux yeux du monde – et en premier lieu, à ceux de son fils, âgé de 17 ans – une autre image du métier de jardinier.
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