Programmes communs pour la Lorraine et le nord de la Hongrie
Un passé minier commun et une longue tradition d’échanges culturels ont suscité une coopération déjà solidement ancrée entre le conseil régional de Lorraine et les Peco.
Les premiers échanges remontent au milieu des années 90, avec un partenariat avec Ostrava, cité minière en République tchèque, qui s’est traduit, entre autres, par une coopération entre la Moravie et le Centre international de l’eau nancéien pour le traitement de sites industriels. Grâce au programme Tacis, la Lorraine a développé également des échanges avec Lublin (Pologne) pour valoriser leurs filières bois et textile. Mais le projet le plus abouti se situe dans le nord de la Hongrie, où s’est ouverte en juin 2002 une antenne de suivi des projets lorrains.
Dès 2001, le Centre d’études et de recherche sur la reconversion minière (Cerrm), basé à Longwy (Meurthe-et-Moselle) et présidé par Jacques Chérèque, ancien préfet industriel de la Lorraine, a exploré les pistes de coopération économique. Du côté hongrois, la fondation privée Bay Zoltan a assuré le relais.
A présent, les deux entités travaillent à la mise en place d’un plan d’animation des fonds structurels et des actions économiques.
Notre projet consiste à mailler le territoire du nord de la Hongrie, en formant une vingtaine de personnes, réparties dans les trois départements de cette zone, au fonctionnement des fonds structurels.
Patrick Krzyzanski, ancien délégué CFDT des Houillères du bassin de Lorraine devenu consultant du Cerrm
L’initiative suscite une forte mobilisation dans ces trois départements.
Limiter les risques de délocalisationsNos interlocuteurs ont été très surpris d’apprendre que la Lorraine n’était pas parvenue à mobiliser l’ensemble des fonds structurels qui lui étaient potentiellement acquis. Ils sont donc très attentifs aux techniques de montage des dossiers.
Patrick Krzyzanski
L’étude de faisabilité doit déboucher, à la prochaine rentrée, sur une formation d’un an, alternant cinq semaines de théorie et dix mois de pratique. Ce projet pourrait aboutir à l’élaboration d’un programme Phare. La mission a déjà permis de détecter une vingtaine de projets de coopération hongro-lorraine, sur des thèmes aussi divers qu’une coopération hospitalière, pour doter le nord de la Hongrie d’un système de détection du cancer chez les enfants, ou l’élaboration d’un échange touristique entre étudiants des deux pays.
Nous nous efforçons de favoriser les échanges et la complémentarité tout en limitant les risques de délocalisation d’entreprises lorraines.
Patrick Krzyzanski
Au cours des trois dernières années, six entreprises ont transféré leur site de production de la Lorraine vers la Hongrie. Cet écueil semble inévitable.
Naguère, les Peco présentaient une culture de production fort éloignée de nos propres méthodes de travail. Mais ils ont très vite rattrapé leur retard et se montrent aujourd’hui parfaitement opérationnels. A terme, leur ouverture au marché européen devrait permettre une augmentation du niveau de vie et, donc, l’ouverture de nouveaux marchés aux entreprises françaises. Mais, dans l’immédiat, les entreprises de toutes nationalités voient surtout l’opportunité des délocalisations.
Patrick Krzyzanski
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