Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Masseret, président (PS) du conseil régional de Lorraine, signent mardi 17 septembre, le Pacte Lorraine qui doit faire émerger une Vallée européenne des matériaux et de l’énergie. Très attendu, ce dispositif pilote doit mobiliser l’Université, les centres de recherche, les laboratoires et les entreprises pour redéployer les compétences régionales.
Enfin ! Le Pacte Lorraine que la région espérait voir présenter le 8 juillet par François Hollande en personne sera finalement signé dans la matinée du mardi 17 septembre à Matignon par Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, et Jean-Pierre Masseret, président (PS) du conseil régional de Lorraine. Initié en avril pour conjurer le fiasco de Florange, le projet de Vallée européenne des matériaux et de l’énergie (VEME) suscite un réel espoir parmi les collectivités et les industriels lorrains, bien que deux mois de latence ait quelque peu douché leur enthousiasme.
La Lorraine: « un territoire pilote »
Le gouvernement souhaite faire de la Lorraine un territoire pilote, exemplaire d’un modèle de développement industriel et social durable, tourné vers l’avenir et appuyé sur un partenariat fort entre les entreprises, les salariés et les collectivités publiques.
Jean-Marc Ayraut, en avril dernier, dans sa lettre de mission à Nacer Meddah, préfet de Lorraine.
Le plan d’action, dont la remise était initialement prévue le 30 juin, récapitule les atouts d’une région ouverte sur trois pays européens, riche de solides compétences en matière d’énergie et de matériaux et regroupant sur son territoire trois grands constructeurs automobiles, des sites chimiques et métallurgiques majeurs et des filières bois et agroalimentaire en plein essor.
Le Premier ministre cite parmi les projets structurants le site d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo à Bure (Meuse), l’établissement public d’aménagement Alzette-Belval à la frontière luxembourgeoise et la possible implantation du Commissariat à l’énergie atomique à Metz (Moselle).
Deux signataires et des milliers de partenaires
Reste à convertir ce potentiel en redéploiement économique tangible.
Le Pacte comporte deux signataires et des milliers de partenaires. Ce sera un travail de Romain que de les faire travailler ensemble sur les thématiques des énergies, des matériaux et des procédés. La réussite du projet dépendra de l’implication des acteurs et de l’ingénierie financière que nous mettrons en place.
Jean-Pierre Masseret
Avant même la révélation du Pacte Lorraine, le conseil régional a voté une provision de 50 millions d’euros pour accompagner la démarche.
Parmi les projets les plus porteurs figure le CEA Tech, qui complèterait utilement l’Institut de recherche technologique matériaux, métallurgie et procédés (IRT – M2P) en cours d’implantation à Metz, le potentiel du pôle de compétitivité Matéralia et le Fond lorrain des matériaux. En matière d’énergie, le projet Cigéo, dont la création doit encore être validée par la loi, ne résume pas à lui seul les ambitions de la Lorraine, qui se distingue également par des réalisations majeures dans les domaines de la méthanisation et de la biomasse.
Le potentiel régional existe, mais son exploitation reste à parfaire. En trente ans de crises charbonnières, minières, sidérurgiques et textiles, la Lorraine a eu tout loisir d’expérimenter les projets de reconversion, plans de redynamisation et autres dispositifs d’accompagnement. En présentant le Pacte Lorraine comme une planche de salut, les responsables politiques nationaux et régionaux politiques font naître un espoir qu’il serait risqué de décevoir.
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