Le viaduc de Richemont fera bientôt peau neuve
Fatigué, fissuré et déchiré par endroits, le viaduc de Richemont (Moselle) n’atteindra pas la quarantaine. Construits en 1966 sur des longueurs de 164 et 90 mètres, le pont principal et le viaduc d’accès présentaient de telles pathologies qu’aucune réparation pérenne n’était envisageable.
Face aux risques encourus tant par les usagers que par le personnel de maintenance, les experts du service technique des routes et autoroutes (Setra, issu du ministère de l’Equipement) et de la Direction départementale de l’Equipement (DDE) ont opté pour la destruction des deux ouvrages et la reconstruction des deux tabliers neufs sur les appuis existants.
Une rivière, une autoroute, un gazoduc
Enjambant à la fois la Moselle et l’autoroute A 31, le viaduc surplombe de surcroît le gazoduc qui achemine du monoxyde de carbone – gaz inodore, mais mortel en cas de rupture des conduites – de l’usine d’Arcelor jusqu’à la centrale EDF de Richemont.
Nous avons conçu un phasage très serré pour minimiser les contraintes et éviter les risques.
Pierre Corfdir, responsable de la division Ouvrages d’art du Centre d’études techniques de l’Equipement de l’Est
La navigation sur la Moselle sera interrompue à sept reprises et un chenal navigable central équipé de glissières protégera les bateaux de commerce durant les travaux. Des dessertes routières locales, semi-locales et internationales permettront de contourner l’A 31 dans le sens Metz-Thionville durant cinq mois à compter de fin avril. Enfin, le gazoduc sera fermé durant certaines phases critiques du chantier.
L’enlèvement de l’ouvrage et la pose du pont d’accès d’un seul tenant constitueront les deux temps forts du chantier.
Hervé Marnette, ingénieur à la cellule départementale Ouvrages d’art de la DDE de la Moselle
Eiffage assemble d’ores et déjà les charpentes métalliques dans ses ateliers de Lauterbourg (Bas-Rhin). Le chantier démarre mi-mars avec la réalisation des pistes et rampes d’accès. Un mois plus tard, débuteront les travaux de dragage de la Moselle, dont le lit sera approfondi d’un mètre cinquante pour offrir à la bigue hollandaise spécialement affrétée un tirant d’eau de 2.50 mètres. De mai à début juin, l’ouvrage d’accès sera tronçonné longitudinalement et déposé par deux grues d’une capacité de 700 tonnes. Acheminé par voie fluviale, le nouveau tablier, composé d’un seul tenant, sera déposé sur les bases de l’ouvrage principal, puis lancé sur ses piles définitives. La charpente de l’ouvrage principal sera ensuite découpée en trois parties avant la mise en place du nouveau support de chaussée et le bétonnage classique des plots et de la dalle de couverture. L’ensemble du chantier nécessitera 1 000 mètres cubes de béton, 300 tonnes d’acier pour béton et 740 tonnes d’acier pour constructions métalliques.
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