Responsable des relations internationales Grande Région de Pôle emploi Lorraine et coordonnateur du réseau Eurès Lorraine, Nicolas Brizard analyse les initiatives publiques et privées qui favorisent la mobilité professionnelle à l’échelle d’un bassin de 11,4 millions d’habitants, dont 200 000 travailleurs frontaliers.
Le salon de l’emploi de la Grande Région a réuni ce jeudi 21 mai 110 exposants à Sarrebruck pour proposer 4 000 offres d’emplois interrégionales. Ce type de manifestations traduit-il l’essor du travail frontalier ?
Certainement. De plus en plus nombreux, les bourses et salons de l’emploi répondent à un besoin croissant de main d’œuvre en Allemagne et au Luxembourg, d’où ces initiatives organisées avec des appuis publics ou privés. Les secteurs du commerce et de l’industrie figurent parmi les principaux recruteurs. Quant aux demandeurs d’emploi lorrains vivant dans les franges frontalières, ils ont intégré les pays voisins dans leur aire naturelle de prospection.
Quel rôle les institutions jouent-elles dans l’accompagnement du travail transfrontalier ?
Les demandeurs d’emploi n’ont guère besoin d’accompagnement pour traverser la frontière. Ils savent bien qu’ils trouveront plus d’offres à 10 km de chez eux qu’en prospectant à l’intérieur des terres à 60 km. Les besoins ne sont pas les mêmes et la barrière linguistique peut constituer un obstacle entre la Lorraine et l’Allemagne, mais le marché du travail est désormais en voie d’intégration dans la Grande Région. Les initiatives publiques portent sur des secteurs d’activité spécifiques. Ainsi, Pôle emploi Lorraine, qui a acquis une expertise en matière en recrutement liés aux technologies de l’information, organisera le 4 juin prochain à Metz une bourse de l’emploi où 40 entreprises, dont de nombreuses sociétés belges et luxembourgeoises, chercheront à pourvoir 150 postes. Les 300 candidats venus de toute la France ont été présélectionnés pour vérifier en amont la concordance entre l’offre et la demande.
Comment la coopération transfrontalière institutionnelle s’organise-t-elle ?
Emanation de la Commission européenne, les deux Eurès de Lorraine ont fusionné début 2015 pour centraliser les coopérations entre services de l’emploi la France, la Belgique, le Luxembourg et les Länder allemands frontaliers. Le Comité économique et social de la Grande Région organise le dialogue entre partenaires économiques, professionnels et sociaux. L’Observatoire interrégional de l’emploi synthétise des informations comparables et interprétables sur le marché de l’emploi.
(*) La Grande Région regroupe le Luxembourg, la Lorraine, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat et la Wallonie.
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