Le groupe de boulangerie industrielle annonce 227 suppressions de poste, dont 185 sur son siège social de Folschviller.
Quatre ans après sa reprise par le groupe Soufflet, la pérennité de l’ex-entreprise familiale mosellane ne paraît pas assurée.
Dans deux ans, Neuhauser devrait être à l’équilibre.
Arnaud Marion au printemps 2007
Le spécialiste de la gestion de crise, alors mandaté par le groupe Soufflet pour fermer l’usine historique du « Village » à Folschviller, était loin du compte : le groupe achèvera l’année sur une perte de 57 millions d’euros. Son successeur, Marc Auclair, a annoncé aux salariés la fermeture de « Furst 1 », l’usine de produits frais, et la suppression de 187 emplois. Siège social historique de la boulangerie industrielle, la commune mosellane ne conservera que l’usine Furst 2, qui emploie 350 salariés à la fabrication de produits congelés.
L’an dernier, on nous promettait de d’investir dans le bio, qui devait générer une croissance à deux chiffres. Mais l’entreprise ne s’est pas donné les moyens d’aboutir et on nous a laissé mourir.
Patrick Hocquel, délégué syndical central CFTC
La production de produits frais sera relocalisée sur le site de Bréal sous-Vitré (Ille-et-Vilaine), où seront créés 41 postes. Selon la direction, Furst 2, qui concentre 40 % de la production du groupe, doit mettre en place « une culture d’excellence opérationnelle industrielle ». Elle explicitera sa stratégie à compter du 21 novembre, quand s’ouvriront les négociations sur le plan social. Mais les syndicats échaudés craignent à présent pour l’avenir du groupe tout entier.
En 2014, Neuhauser, alors au bord du dépôt de bilan, avait vu dans la reprise par le groupe Soufflet une planche de salut. Pour le géant céréalier et agro-alimentaire français (4,448 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 pour 7 520 salariés répartis dans 18 pays), le groupe familial mosellan permettait de renforcer la stratégie dite « du champ au consommateur », tout en garantissant un débouché à sa production de farine et de beurre.
Le site de Folschviller utilise chaque jour 120 000 tonnes de farine. Nous n’avons aucune marge de manœuvre pour nos fournisseurs, ce qui nuit à notre compétitivité. De plus, nous faisons les frais d’une logistique mal gérée.
Christian Porta, délégué CGT
Le groupe compte aujourd’hui 12 sites de production en France et un autre au Portugal, pour un effectif de 2.001 salariés. Le chiffre d’affaires arrêté à en juin dernier se montait à 413 millions d’euros, contre 428 millions d’euros l’année précédente.
En 2017, le plan social, qui prévoyait initialement 259 suppressions de poste, s’était finalement soldé par 110 licenciements, dont 12 personnes demeurent aujourd’hui inscrites à Pôle emploi. Les transferts d’effectifs du Village vers les deux autres sites de Folschviller et l’internalisation des travaux de maintenance ont atténué l’impact de la fermeture. Les prochains licenciements, qui débuteront en mars prochains, s’annoncent plus douloureux et la consultation s’ouvrira le 21 novembre dans une ambiance tendue.
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