Atouts
a32 jeunes ont pu s’inscrire aux leçons de conduite. aLes chantiers ont apporté une contribution visible à l’amélioration de l’habitat. aLes travaux ont renforcé la cohésion sociale et contribué à resocialiser des jeunes stigmatisés.
Limites
aUn financement fragile. aPlus de candidats que de postes à pourvoir. aUne réponse très partielle aux problèmes d’insertion et de mobilité.
460 €
C’est le montant du salaire des jeunes candidats, intégralement reversé à l’auto-école. La somme ne représente qu’un tiers du coût du permis, particulièrement onéreux dans l’ancien bassin houiller.
Investissement
55 500 € sur deux ans pour accompagner 32 jeunes issus de 4 quartiers excentrés de l’ex-bassin houiller dans l’obtention du permis de conduire. Des contrats de travail de deux semaines permettent de financer un tiers de la formation.
Une bourse cofinancée par l’Etat et les collectivités
Outre les chantiers éducatifs permettant aux jeunes de financer leur permis, les communes de Farébersviller et de Hombourg-Haut ont mis en place une bourse au permis destinée aux 18-25 ans relevant de la mission locale. En contrepartie de 120 heures de travail effectuées au sein des collectivités, l’Etat leur octroie 400 euros sur les crédits de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, auxquels s’ajoutent 400 euros payés par la collectivité. La bourse est versée directement à l’auto-école. Les candidats disposent de deux ans pour compléter le financement et passer leur permis. Grâce à ce dispositif initié en 2008, qui concerne 15 jeunes par an et par commune, 41 candidats ont passé leur permis et 20 ont réussi l’examen du Code de la route.
Elle sélectionne
Muriel Vallade
Chef de service de l’Association intercommunale de prévention spécialisée (AIPS)
« Nous essayons aussi de soutenir les familles »
« Nous réservons les chantiers à des jeunes inscrits à Pôle emploi et à la mission locale. Nous favorisons la mixité et accordons la priorité aux jeunes déjà avancés dans leur parcours vers l’emploi. Nous essayons aussi de soutenir les familles, car dans certaines d’entre elles, personne n’a le permis de conduire ! Le choix des membres du groupe est primordial pour le bon fonctionnement du projet, car une ou deux personnes peuvent gâcher l’ambiance de l’équipe. Les jeunes ne doivent pas être trop éloignés du parcours d’insertion. Ce n’est pas la peine d’intégrer quelqu’un qui a manifestement d’autres solutions pour se payer l’examen. ».
Elle organise
Sylvie Guldner
Responsable “habitat solidaire” de Néolia Lorraine
« Les chantiers apportent de la paix sociale »
« Les jeunes ont bien compris l’aide que leur apportait le bailleur et ont exprimé leur reconnaissance, ce qui n’est pas courant. Les chantiers éducatifs vont au-delà de l’aide pour le permis. Ils apportent de la paix sociale, une valorisation, un autre regard porté sur les jeunes. Les habitants qui étaient habitués à les voir traîner ou squatter les cages d’escalier les ont vus arriver au travail, aimables, souriants et ponctuels. Les mamans sont venues leur apporter des gâteaux, les enfants se sont pris au jeu, les voisins ont prêté des outils ou ont donné des conseils… Pour l’intergénérationnel, on ne fait pas mieux ! »
Elle coordonne
Nathalie Furno
Chargée de mission du contrat urbain de cohésion sociale (*)
« Contrer l’enclavement psychologique »
« Mandatée par l’Etat et les collectivités, je pilote les dispositifs politique de la ville dans trois communes. Dans un bassin paupérisé, l’accès des jeunes à l’emploi constitue une priorité. Les communes appliquent une politique plus ou moins volontariste en fonction d’autres impératifs, qui vont de la petite enfance au troisième âge. Il est difficile de déterminer des priorités, faute de moyens. Mais l’aide à la mobilité demeure essentielle : si les habitants ne peuvent pas sortir du quartier, ils risquent un enclavement psychologique. »
(*) Cucs signé en 2007 par Farébersviller, Freyming-Merlebach et Hombourg-Haut
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