Clou de l’exposition « La Ville révélée », une maquette reconstitue la Ville nouvelle de Nancy à partir d’une cartographie datant de 1611. Déclinée en bois et en 3 D, cette restitution s’inscrit dans la célébration de la Renaissance nancéienne.
Pour permettre aux Nancéiens de se représenter leur ville voici quatre siècles, la municipalité, qui a placé l’année 2013 sous le signe de la Renaissance, a demandé au Centre de recherche en architecture et en ingénierie (Crai) de l’école d’architecture de Nancy de réaliser une reconstitution en 3 D. La carte réalisée en 1611 par Claude de la Ruelle a servi de base à une impressionnante maquette en bois réalisée par l’atelier francilien l’Art du Petit. Au terme de l’exposition, la maquette figurera en bonne place au Musée lorrain de Nancy.
Le document réalisé par de Claude de La Ruelle constitue un relevé précis et détaillé dont nous avons pu vérifier l’exactitude, car les maisons qui subsistent de cette époque correspondent très fidèlement à cette reproduction
Didier Bur, enseignant et chef de projet au Crai
Spécialiste de la modélisation en 3 D, le centre de recherche a utilisé les relevés cadastraux, mais aussi des techniques inédites pour faire revivre le formidable élan architectural de la Renaissance. Des vues aériennes de la ville, dont les éléments contemporains ont été « gommés », ont ainsi permis de reconstituer le cours de la Meurthe, dont le lit a été déplacé au cours des siècles. Le laboratoire public a facturé 15 000 euros ce travail au long cours, qui s’inscrit dans un projet global de reconstitution de la ville à travers les siècles.
Un projet urbain trop parfait
Si la carte de Claude de Ruelle donne l’impression d’une forte densité, les reconstitutions en 3 D révèlent au contraire une ville aérée agrémentée de forums, de grands parcs publics et de larges allées.
La ville nouvelle tourne le dos au Moyen-Age. A compter de 1588, Charles III édifie un projet urbain inspiré de celui de Turin. Plusieurs réalisations ne verront pas le jour, mais la restitution donne l’image d’une ville moderne et heureuse
Alain Barbillon, co-commissaire de l’exposition
A la fin du XVIème siècle, la bourgade de Nancy, qui comptait moins de 5 000 âmes, s’est muée en l’une des plus belles villes fortifiées d’Europe. Sous l’impulsion de la régente Chrétienne de Danemark, puis du le duc Charles III de Lorraine, la ville s’entoure de fortifications spectaculaires de 5 km de périphérie comportant 18 bastions de brique et de pierres décorés de losanges colorés et vernissés. Ces somptueux ouvrages, dont certains atteignent 18 m de hauteur, ne serviront pas, car Nancy tombe sans combattre lors du siège de 1661 et Louis XIII s’empressera de les faire raser. La maquette en bois, complétée par une borne interactive qui sera installée en mai prochain, permet de ressusciter ce passé oublié.
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