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Nancy rallume la flamme des Lumières avec une série d’expos

L’ancienne cité ducale célèbre avec faste le 250e anniversaire de la place Stanislas. « Nancy 2005, le temps des Lumières » doit redorer l’image de la ville.

place StanislasRarement un monarque déchu aura connu une gloire aussi durable. L’exposition « Stanislas, un roi de Pologne en Lorraine », qui s’est achevée le 21 mars, a attiré 30.000 visiteurs au musée lorrain de Nancy. Un succès de bon augure pour « Nancy 2005, le temps des Lumières », qui égrènera quelque 200 manifestations tout au long de l’année. Commémorant le 250e anniversaire de la place Stanislas, le plus grand événement culturel jamais organisé en Lorraine mobilise un budget de 17 millions d’euros.

Sophie-MayeuxNous comptons instaurer un tourisme culturel urbain qui mettra en valeur l’héritage patrimonial et scientifique de la ville.

Sophie Mayeux, adjointe d'André Rossinot, maire de Nancy

Deux visions de la modernité

Audacieuse par son engagement résolument intellectuel, la manifestation labellisée « d’intérêt national » par la direction des Musées de France repose sur un jeu de miroirs entre les aspirations du XVIIIe siècle et les réalités contemporaines. Ainsi, les deux expositions majeures inaugurées le 7 mai prochain juxtaposeront deux visions de la modernité. « Nancy et l’Europe urbaine au siècle des Lumières » décrira, via 160 peintures, estampes, plans et maquettes exposées au musée des Beaux-Arts, l’émergence d’une nouvelle idée de la cité. Dans le même temps, « Avenirs des villes » réunira sur les friches de l’usine Alstom des architectes, urbanistes, artistes et cinéastes venus débattre de la ville de demain. L’année sera jalonnée d’une soixantaine de colloques ambitieux tel « Arts et sciences : de la biologie de la vision à une nouvelle conception du monde », et de manifestations populaires dont « Tous à la barre », qui verra les danseurs du Ballet de Lorraine inviter les Nancéiens de tous âges à une chorégraphie collective le 25 juin prochain.

Associations et sponsors ont trouvé leur place dans cette programmation brillante et peu suspecte de facilité.

Serge-KirzbaumChaque projet fait sens et toutes les expositions rencontrent leur public. Presque tous les grands mécénats ont été initiés localement.

Serge Kirzbaum, chargé de recruter les sponsors

De Bouygues à Eiffage en passant par La Poste, Veolia, Ibm, la Caisse d’Epargne ou la Caisse des dépôts et consignations, le consultant parisien a réuni une quarantaine de mécènes et pense dépasser l’objectif fixé de 2,5 millions d’euros d’apports extérieurs. Maîtres d’ouvrage de la manifestation, la ville et la Communauté urbaine du Grand Nancy espèrent réitérer avec « le temps des Lumières » le succès remporté en 1999 par la commémoration du centenaire de l’Ecole de Nancy. La commande publique, qui s’était alors portée sur les musées de la ville, s’oriente cette année vers la mise en valeur du patrimoine XVIIIe. Rénovée et piétonnisée, la place Stanislas, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, conforte sa vocation festive et populaire. La ville éditera par ailleurs un Bottin des Lumières, rédigé par une quarantaine d’intellectuels de premier plan.


Utopie

Denis-RobertLancée par la même équipe, Nancy 2005 se soldera sans doute par le même bilan qu’en 1999 : une réussite spectaculaire, mais sans suite.

Jean-Jacques Denis, chef de file de l'opposition municipale

Comme le centenaire de l’Ecole, « le temps des Lumières » doit inscrire Nancy dans un réseau de villes européennes partageant des valeurs communes. L’utopie ne caractérisait-elle pas le siècle des Lumières ?


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Pascale Braun

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