Spécialiste de la sécurité cardiaque, le groupe nancéien augmente son capital pour investir les marchés américain et asiatique. Il place ses compétences en infectiologie au service des autorités sanitaires françaises et régionales.
Pas de trêve en mars pour Banook Group. Médecin cardiologue et fondateur, en 1999, de Banook Group, Pascal Voiriot a finalisé au début du mois l’ouverture du capital pour déployer à l’international ses services de sécurité cardiaque des médicaments . Basée à Nancy, cette société de services de 42 salariés dispense son expertise aux laboratoires pharmaceutiques et aux biotechs de France et d’Europe, des premiers essais cliniques jusqu’à la validation des traitements. Elle vérifie que les molécules testées ne présentent pas de risques cardiaques.
C’est à ce titre qu’à peine recapitalisée, l’entreprise a embarqué en urgence dans la guerre contre le coronavirus la semaine dernière. Elle a été retenue par les structures hospitalières du Grand Est pour encadrer le risque d’arythmie et d’autres pathologies cardio-vasculaires chez les patients atteints du Covid-19 et traités avec les fameuses chloroquine ou hydroxichloroquine, le remède espéré contre le virus .
Des compétences en infectiologie
En plein essor, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires croître de 30 % par an au cours des trois dernières années pour atteindre 8,7 millions d’euros en 2019. L’arrivée au capital du groupe Turenne , désormais majoritaire, doit permettre à la société de renforcer ses positions en Amérique du Nord, qui représente déjà 25 % de son activité, et en Asie. Banook Group a implanté fin 2016 une antenne canadienne qui emploie quatre salariés à Montréal.
Mobilisée sur plusieurs programmes de lutte contre le paludisme ou Ebola, l’entreprise a équipé d’électrocardiogrammes des sites médicaux d’Amérique du Sud, d’Asie du Sud-est et d’Afrique pour réceptionner les données et mesurer l’incidence des traitements sur le plan cardiaque.
Synergies lorraines
Demeuré à 100 % familial jusqu’en début d’année, Banook Group ne communique pas la composition de son nouveau capital, qui se montait jusqu’alors à 4,2 millions d’euros. Le groupe Turenne a mobilisé son fonds Capital Santé 2 pour faciliter la transition entre Pascal Voiriot, qui restera président du groupe durant au moins deux ans, et une nouvelle équipe constituée de trois cadres dirigeants qui entrent aussi au capital. Le tour de table intègre, par ailleurs, Euro Capital basé à Metz et le fonds ILP à Nancy, pour favoriser les synergies du groupe avec les organismes de recherche lorrains.
Pascale Braun
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