A petite mallette, grands enjeux : mis au point par Pharmagest, filiale du groupe nancéien Welcoop, le Do-pill se positionne d’emblée sur le terrain de la santé publique, de la réduction des dépenses et de l’amélioration de la qualité de vie des malades chroniques.
Spécialiste des services informatiques officinaux, Pharmagest destine ce pilulier électronique aux pharmaciens, qui en rempliront chaque mois les 28 cases en fonction de l’ordonnance des patients. Chaque alvéole est scellée par un blister électronique connecté à la pharmacie. Les alarmes du pilulier rappellent au patient à l’heure de la prise et préviennent le pharmacien en cas d’inobservance.
L’idée n’est pas nouvelle et le pilulier électronique est même entré dans les mœurs sous diverses formes dans plusieurs pays d’Europe et au Canada. Mais en France, le cadre juridique initialement annoncé fin 2011 piétine. Infirmiers et pharmaciens revendiquent l’aide à la prise médicamenteuse, dont les modalités de prise en charge ne sont pas encore tranchées.
Pharmagest, qui équipe près de 10 000 pharmaciens, n’entendait pas s’éterniser sur les starting-blocks. Le groupe, qui emploie 760 salariés pour 108 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, a constitué en 2012 un pôle e-santé issu de la reprise de la start-up canadienne Domedic, inventrice du Do-Pill, et de la société nancéienne Dialetic, spécialiste de l’intelligence artificielle.
Nous n’avons pas fait le choix du grand public, mais celui des patients atteints de pathologies graves où l’observance s’avère aussi complexe qu’indispensable.
Thierry Alliotte, directeur du pôle e-santé
Chef de file du projet e-chronic/e-nephro, estampillé Investissement d’avenir, Pharmagest s’apprête à déployer son Do-pill auprès de 1 500 patients insuffisant rénaux en Lorraine, en Aquitaine et dans le Nord. Le pilulier doit également trouver une application dans la surveillance médicale d’adultes handicapés, où il permettrait de limiter le nombre de visites à domicile. Le traitement de la leucémie pédiatrique, des cancers et du diabète pourrait également gagner en fiabilité et en sécurité grâce à l’invention canado-nancéienne.
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