Après les auvergnats Metex Noovista et Afyren Neoxy, l’australien Circa est pressenti sur la plateforme Chemesis. Il produit un solvant extrait de molécules de bois.
Haut lieu historique de la pétrochimie, la plateforme de Carling en Moselle continue d’attirer les jeunes pousses de la chimie verte.
L’association Chemesis , qui regroupe une dizaine d’entreprises employant 1.200 salariés au pied des installations de Total, compte deux nouveaux membres. Metex Noovista achève la construction d’une usine d’acide organique, et Afyren Neoxy posera au début décembre la première pierre d’un site de molécules biosourcées.
Une troisième implantation se profile avec l’australien Circa Group, qui pourrait fabriquer à Carling un solvant extrait de molécules de bois : le Cyrene, qui présente de multiples applications dans les fluides fonctionnels, dont l’encre pour textile et papier. Cofinancée à hauteur de 11,6 millions d’euros par l’Union européenne dans le cadre du projet ReSolute, l’usine devrait produire 1.000 tonnes de Cyrene par an, soit dix fois plus que la production actuellement assurée par Circa en Tasmanie, et générer 48 emplois. Le conseil régional du Grand Est se félicite déjà de l’arrivée de ce nouvel acteur, mais le calendrier du projet n’est pas encore connu.
L’atout frontalier
La plateforme Chemesis propose des services mutualisés, dispose de toutes les autorisations nécessaires et offre un vivier de gens qui connaissent bien la chimie. L’aide de Total et la proximité immédiate de l’Allemagne, où les innovations environnementales sont très bien accueillies, contribuent à son succès.
Eric Lecomte, directeur d'investissement pour le fonds SPI de bpifrance
L’organisme finance à Carling ses deux seuls projets du Grand Est, l’un et l’autre d’origine auvergnate. Metex Noovista finalise la construction d’une usine qui produira 5.000 tonnes de propanediol (PDO), un solvant et conservateur qui intervient dans les cosmétiques, et 1.000 tonnes d’acide butyrique par an. Ce dernier est un ingrédient qui a des bénéfices pour la santé et la croissance des animaux. Le site représente un investissement de 48 millions d’euros pour une cinquantaine d’emplois.
Le biochimiste Afyren confirme pour sa part un investissement de 60 millions d’euros pour créer une usine de molécules extraites de sous-produits de betterave. Le site de 60 salariés produira des composantes biosourcées utilisées dans l’alimentation humaine en tant que conservateurs ou aromates, dans la nutrition animale et dans les industries cosmétique et chimique. Les deux entrepreneurs auvergnats trouveront en Allemagne des approvisionnements en matière première et un marché potentiel.
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire