Le lancement officiel de l’association Monalisa aura été remarqué à Metz le 27 janvier. Portée sur les fonts baptismaux par sa marraine Brigitte Ayrault en présence de Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’autonomie, et de trois cents invités, la « Mobilisation nationale contre l’isolement des âgés » associe société civile et pouvoirs publics dans une coopération inédite.
Sa charte, présentée à cette occasion, fédère déjà 47 grandes associations, institutions et fondations, ainsi que de plusieurs centres communaux d’action sociale. En lien avec les politiques publiques, les adhérents s’engagent à soutenir des équipes de bénévoles en faveur des personnes âgées souffrant de solitude. La lutte contre leur isolement « fait l’objet d’initiatives isolées très abouties, mais qui se superposent et laissent des zones blanches. Les pouvoirs publics interviennent en amis pour redéployer, encadrer et soutenir cette mobilisation citoyenne », explique la ministre, qui compte faire siéger Monalisa au futur Haut Conseil de l’âge. Déjà inscrite dans le plan de lutte contre la pauvreté et dans la réforme de la politique de la ville du gouvernement, la démarche, qui mobilisera entre 1,5 et 2 millions d’euros par an, doit être cofinancée par les fonds européens, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, et les caisses de retraite.
Huit territoires témoins
Monalisa est née d’un rapport commandité en 2012 par le ministère délégué aux Personnes âgées, qui pointait l’isolement comme facteur majeur de la perte d’autonomie. Un comité de pilotage constitué de quatorze membres a d’ores et déjà lancé la démarche sur huit territoires témoins ; la ville de Metz, par exemple, s’implique dans le lien social intergénérationnel en instaurant des échanges entre écoles maternelles de la ville et maisons de retraite. De plus une vingtaine de conseils généraux ont été sollicités pour appuyer la mobilisation. A l’échelle nationale, Monalisa doit permettre de développer des équipes de bénévoles pour rompre l’isolement des personnes âgées. Regroupant de grands acteurs associatifs dont le Secours catholique, les Petits frères des Pauvres ou les Restos du cœur, la démarche s’appuiera également sur les jeunes volontaires du service civique. Le réseau proposera aux bénévoles des échanges de bonnes pratiques et des parcours de formation.
« Les associations gardent leur liberté d’initiative »
La cause du grand âge va au-delà des clivages. La charte Monalisa a réuni des représentants de toutes cultures et de tous partis. Les plus grandes associations de France se sont retrouvées pour témoigner, alerter, et mettre en place un programme commun. On ne connaît guère d’autre exemple d’une telle mobilisation interassociative.
L’autre particularité réside dans le consensus trouvé entre des priorités des pouvoirs publics et des engagements citoyens. Soutenu par le gouvernement, Monalisa laisse aux associations leur liberté d’initiative. Elles représentent un potentiel de milliers de bénévoles de terrain qui pourront développer des équipes citoyennes à la rencontre des personnes âgées.Jean-François Serres, référent national Monalisa et secrétaire général des Petits frères des pauvres
Le chiffre
- 30 associations se sont mobilisées pour rédiger la charte validée en octobre 2013.
Monalisa, dont la création a été annoncée au Journal officiel du 4 janvier, a ouvert son site www.monalisa-asso.fr dans la foulée de sa première assemblée générale à Metz le 27 janvier.
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