Professeur émérite à l’IAE Lyon School of Management et ancien directeur de l’IAE de Strasbourg, Michel Kalika préside aujourd’hui le Business Science Institute, un programme international d’Executive DBA basé au Luxembourg. Implanté au château de Wiltz, au Luxembourg, l’institut organise du 28 septembre au 1er octobre 2020 sa Semaine internationale, qui se tiendra pour la première fois à distance.
Quels seront les temps forts de la Semaine internationale du BSI ?
Le 1er octobre, nous accueillerons pour notre conférence de clôture Yves Pigneur, professeur à HEC Lausanne, qui figure dans le classement des 50 premiers penseurs mondiaux du management. Le BSI le nommera à cette occasion docteur honoris causa. Cette distinction honorifique nous permet de rendre hommage à cet auteur traduit en 30 langues, publié à 10 millions d’exemplaires et dont se revendiquent cinq millions d’utilisateurs. C’est la première fois que nous accueillons une personnalité de cette envergure, qui a su démontrer que la recherche académique en management porte des fruits.
Comme les précédentes éditions, cette semaine internationale programmera des conférences, des séminaires et ateliers présentant une quarantaine de projets de recherche, 23 soutenances de thèses, des cérémonies de diplomation de nos managers doctorants… Comme tous ces échanges se feront en ligne, il ne manquera que l’informel : les pâtisseries luxembourgeoises, le vin blanc pétillant, les rencontres impromptues dont nous savons bien qu’elles se trouvent souvent à l’origine de nouveaux projets de recherche.
La pandémie de Covid-19 a-t ’elle influé sur les recherches du BSI ?
Oui. J’ai dirigé un ouvrage intitulé « L’impact de la crise sur le management », publié en septembre aux éditions EMS, à partir des contributions de 27 professeurs et de trois doctorants du BSI. Ce livre s’appuie sur des enquêtes réalisées au plus fort de la crise sur plus de 500 managers basés en Europe, en Afrique du Nord, en Asie ou, dans une moindre mesure, aux Etats-Unis. Tous ont constaté que les chaînes logistiques qui font venir les produits ou composants du bout du monde n’ont pas que des avantages et que des décennies de course aux prix les avaient placés dans une situation de dépendance quasi-totale vis-à-vis de certains pays. Ils redécouvrent aujourd’hui les limites de la mondialisation.
La Covid-19 n’a pas encore fait l’objet de thèses, mais elle s’infiltre dans les travaux des doctorants qui y intègrent des questions de résilience et de capacité organisationnelle à rebondir. Cette crise provoque des infléchissements qui ne se traduiront pas du jour au lendemain, mais qui induiront des changements de mentalité et de manière de réfléchir.
Quel est le poids du BSI dans la Grande Région ?
Nul n’est prophète dans son pays et le BSI, qui délivre ses Executive DBA en français, en anglais et en allemand en partenariat avec une quinzaine de grandes écoles d’Europe, d’Afrique et d’Asie, est plus connu à l’international que dans la Grande Région. Mais l’institut, que le Dubaï international ranking vient de classer au quatrième rang mondial et au deuxième rang mondial en matière d’innovation pédagogique, contribue certainement à la notoriété de l’espace frontalier.
Propos recueilli par Pascale Braun
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire