Créé en 1983 à l’occasion du vingtième anniversaire du Traité de l’Elysée, le Prix franco-allemand du journalisme (PFAJ) récompense les dossiers, séries ou reportages permettant une meilleure compréhension de la relation franco-allemande dans un contexte européen.
Directeur du service politique à la radio publique sarroise Saarländischer Rundfunk, qui pilote le projet, Michael Thieser dirige depuis 2012 ce prix prestigieux doté de 30.000 euros de récompense. Il compte en accroître encore la notoriété.
Les candidats ont jusqu’au 6 mars pour déposer leurs contributions au prix franco-allemand du journalisme 2019 ou signaler des reportages ou articles qui leur paraissent mériter le Prix. Quelles sont les particularités de cette 36ème édition ?
Il s’agit de la dernière édition sous cette forme. L’an prochain, les catégories seront réformées. Nous prévoyons d’établir les catégories comme suit : court, moyen, long, prix spécial et prix jeunes talents allons diviser en formats courts, moyens et longs. Le prix s’adaptera ainsi aux codes en vogue dans le nouveau monde multimédia et s’ouvrira à tous les formats et configurations de contenus journalistiques.
Qu’apporte le PFAJ à l’espace médiatique européen ?
Depuis sa création, le prix a beaucoup évolué, et de manière très positive. Le budget de la manifestation a doublé ainsi que le nombre de partenaires, passé de 10 au départ à 19 aujourd’hui (1). Le PFAJ a contribué à approfondir et à élargir l’intégration politique et culturelle européenne. Le prix est également ouvert aux journalistes européens qui traitent des questions d’une grande importance pour l’intégration, l’avenir et le développement de l’Europe.
Quelles sont les manifestations annexes du Prix ?
La remise des prix, qui aura lieu le 3 juillet prochain à Paris, sera précédée d’un forum d’expert des deux pays qui traitera un des grands sujets actuels sur l’agenda européen, soit la lutte contre le racisme, l’antisémitisme ou la discussion d’une réforme des institutions européennes. Par ailleurs, la Saarländischer Rundfunk (SR) préside la Commission mixte franco-allemande des médias, qui se réunit une fois par an à Berlin ou à Paris pour discuter des questions stratégiques et des changements actuels dans le paysage médiatique. Composé de représentants de toutes les chaînes de l’ARD, de Radio France et de France Télévisions, il invite aussi régulièrement des experts indépendants à débattre de l’actualité, notamment les transformations dans le monde numérique.
Que recherchent les partenaires du PFAJ ?
Ils témoignent de leur engagement pour un journalisme de qualité, qui constitue un élément important pour chaque société démocratique. Google Germany GmbH a rejoint les partenaires du Prix, sans doute pour véhiculer une valeur positive de son rôle dans les médias. Nous avons également élargi le cercle des membres à la presse luxembourgeoise, notamment avec le Tageblatt. Il existe un déséquilibre historique en faveur de l’Allemagne. Nous espérons voir les médias français s’engager davantage. Cela suppose plus d’engagement financier, mais les négociations sont en bonne voie. Nous voulons devenir le prix central des médias en Europe.
Le Prix est-il uniquement franco-allemand ou comporte-t-il une dimension transfrontalière ?
Bien sûr, le prix est aussi transfrontalier. Il est basé à Sarrebruck, qui est la ville d’entrée de la relation franco-allemande. L’Office franco–allemand pour la Jeunesse y détient une antenne. La Saarländischer Rundfunk est très active dans le franco-allemand. Il existe aussi d’autres initiatives comme le Goldene Ente, décerné par le club de la presse de Sarre pour désigner la personnalité médiatique régionale de l’année, ou Extra, le journal trilingue du Tageblatt, de la Saarbrücker Zeitung et du Républicain lorrain. Les candidatures envoyées au Prix franco-allemand du journalisme sont également le reflet des coopérations des pays limitrophes à la France et l’Allemagne. Nous avons par exemple des reportages provenant de la presse helvétique, autrichienne, luxembourgeoise, belge ou encore originaire des pays des Balkans.
Propos recueillis par Pascale Braun
la Saarländischer Rundfunk (SR), Deutschlandradio, Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), France Télévisions, Europe 1, ARTE, Deutsche Welle, Le Républicain Lorrain, Deutsches Städte-Network (DSN), Radio France, Saarbrücker Zeitung, Tageblatt, Google Germany GmbH, SaarLB, Gustav-Stresemann-Institut (GSI), l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ), l’Université Franco-Allemande (UFA), la Fondation Robert Schuman et la Stiftung Genshagen.
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