Diplômé en sciences politiques et en droit public à l’université de Giessen (Land de Hesse), Michael Sohn exerce depuis juillet 2015 le premier mandat de secrétaire général du réseau de villes Quattropole. Ses expériences au sein de la fédération française des entreprises publiques locales, puis au Landrat de Rhénanie-Palatinat, où il gérait les coopérations transfrontalières, l’ont préparé à coordonner les projets communs de Trèves, Metz, Luxembourg et Sarrebruck.
Le 19 septembre 2015, les maires des quatre villes de Quattropole se sont réunis pour la première fois depuis l’inauguration de à la Maison de la Grande Région à Esch-sur-Alzette en juin dernier. Quelles orientations ont-ils adopté ?
Charlotte Britz, maire de Sarrebruck et présidente de l’association, Dominique Gros, maire de Metz, Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg et Wolfram Leibe, maire de Trèves, ont défini trois priorités : la mobilité, l’économie numérique et le commerce équitable. Quattropole souhaite améliorer la desserte extérieure de ses villes par le réseau ferroviaire à grande vitesse selon les axes nord-sud (Bruxelles/Strasbourg) et ouest-est (Paris/Forbach/Sarrebruck/Kaiserslautern/Manheim). Les réflexions porteront également sur les dessertes régionales transfrontalières, pour améliorer l’offre et le rythme des trains, et sur le partage d’expérience des quatre villes en matière de transports publics. Les maires souhaitent également initier des réseaux transfrontaliers dans le domaine du numérique et renforcer collectivement leur visibilité en matière de commerce équitable. Metz, Sarrebruck, Luxembourg et Trèves sont labellisées Fair Trade Town. Quattropole espère organiser une conférence du réseau européen de cette organisation.
En moins d’un an, Quattropole s’est doté de statuts de droit allemand, d’une implantation luxembourgeoise et d’un secrétariat général qui n’existait pas auparavant. Cette restructuration traduit-elle de nouvelles ambitions ?
Les ressources financières de l’association restent les mêmes, mais la réorganisation traduit une volonté politique de centraliser la gestion des dossiers, de renforcer la communication et d’accroître la visibilité de la structure. Quattropole existe depuis 15 ans, mais sa notoriété reste encore inégale en fonction des territoires. La nouvelle structure juridique de l’association lui permettra de porter des projets concrets susceptibles de bénéficier de financements dans le cadre des fonds Interreg V A sur les thématiques du tourisme, du transport ou de l’e-learning. Cette plateforme de cours de luxembourgeois en ligne compte déjà 39 000 utilisateurs !
Quattropole est-il susceptible de s’élargir à d’autres villes dans la perspective de la région Acal ?
Un tel élargissement n’est pas à l’ordre du jour. En revanche, nous renforcerons les partenariats stratégiques avec d’autres réseaux de villes dont le Sillon lorrain (1) et Tonicités (2). La vocation première de Quattropole est de faire entendre la voix des villes à l’échelle de la Grande Région. L’échelon communal n’est pas toujours suffisamment pris en compte dans les processus de décision. Avec quatre villes émanant de trois pays et de deux Länder allemands, Quattropole constitue une structure unique. Elle peut jouer un rôle de pivot et d’interface pour les réseaux de villes allemands, lorrains et luxembourgeois.
(1) Le Sillon lorrain regroupe les villes de Metz, Nancy, Thionville et Epinal.
(2) Issu du réseau Lela +, Tonicités (ex-Lela) fédère depuis 2011 les villes de Luxembourg, Esch/Alzette, Longwy, Arlon, Metz et Thionville.
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