Metz, qui a gardé en mémoire les ravages urbains de l’après-Guerre, inscrit sa future candidature à l’inscription Unesco dans une stratégie de conservation architecturale et urbaine.
Déposée symboliquement en 2007, une première demande de classement centrée sur le quartier impérial érigé par l’empire germanique au début du XXème siècle a été classée sans suite. En parallèle, la ville a étendu fin 2010 son secteur sauvegardé tout en révisant son Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV). Multiplié par 7, ce périmètre de 162,9 ha englobe entre autres les quartiers Outre-Seille, Saint-Thiebault et Saint-Vincent, la ville impériale et l’île du petit Saulcy.
Nous avons retenu le centre historique tel qu’il s’est transformé jusqu’à la fin du XIX ème siècle et l’extension réalisée au début du XXème siècle pendant et après l’annexion allemande. Le patrimoine compris dans ce secteur représente un bien culturel dont la valeur universelle peut être établie au regard de plusieurs critères culturels du patrimoine mondial.
Barbara Schneider, directrice du service Patrimoine culturel à la ville de Metz
La commission locale du secteur sauvegardée (CLSS) a choisi Joseph Abram, professeur d’architecture, enseignant aux Beaux-Arts de Metz durant 15 ans et artisan du classement du Havre en 2005, pour piloter la candidature messine.
Pour souligner le caractère exceptionnel du quartier impérial, Metz propose de mettre en évidence le concept de « ville allemande » en détaillant l’architecture pendant et après l’annexion et en soulignant le caractère éclectique des monuments. Le quartier impérial s’inscrit ainsi dans une confrontation présentée comme unique au monde entre gothique, néogothique et classique.
Pluriel et cosmopolite
La gare monumentale construite entre 1905 et 1908 par l’architecte Kröger ainsi que la Grande Poste de 20 000 m2 en grès rose conçue par Ludwig Bettcher figurent déjà parmi les « chefs d’œuvre de l’humanité » de Metz. Pluriel et cosmopolite, le quartier reflète un bouillonnement conceptuel rarement atteint et s’impose dès le début du XXème siècle comme site d’échange et de passage.
Les travaux préparatoires au Mettis, futur bus à haut niveau de service, permettront de nouvelles mises en valeur, grâce à l’aplanissement des marches sur le parvis de la gare. Labellisée ville d’art et d’histoire en novembre dernier, Metz voit dans sa candidature au classement de l’Unesco une opportunité de valoriser une nouvelle fois la ville sur le plan local, national et mondial. Dévolu aux échanges depuis plus d’un siècle, le Triangle impérial retrouverait cette fonction première en accueillant un nouvel afflux de visiteurs.
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