Reconfiguré et doté de deux nouveaux ponts, l’avenue de la Seille irriguera au printemps un quartier de l’Amphithéâtre en pleine émergence.
Avec la construction de l’avenue de la Seille, le projet Amphithéâtre change d’échelle. L’extension de centre-ville conçue par Nicolas Michelin dans le sillage du centre Pompidou Metz se connecte, à partir du printemps 2013, à un système de déplacement urbain bouleversé par cette infrastructure qui mobilise 32 millions d’euros, sous maîtrise d’ouvrage de Metz Métropole. L’avenue fluidifie l’une des principales entrées routières de l’agglomération. Elle compense la suppression de la circulation routière sur l’avenue de Plantières, désormais dédiée au nouveau transport urbain Mettis. Enfin, elle crée une continuité entre les pistes cyclables et les liaisons douces au long de la rivière qui lui donne son nom et qu’elle longe sur 2,25 km du nord au sud.
Porte d’entrée Est du quartier de l’Amphithéâtre, le nouvel axe routier, inscrit dans le plan de déplacement urbain dès l’an 2000, dessert deux de ses équipements phares : le Centre Pompidou-Metz et le palais omnisports les Arènes, conçu par Paul Chemetov. Sa livraison interviendra en trois étapes, à partir de ce printemps.
Concomitant aux travaux du Mettis, le chantier a connu un phasage compliqué pour permettre de maintenir la circulation durant 18 mois. Les travaux se sont déroulés en concertation avec le conseil général de la Moselle, gestionnaire de la liaison intercommunale, le pôle de régulation du trafic et l’architecte des bâtiments de France dans le périmètre de la porte des Allemands.
Annie Picard, responsable du chantier de l'avenue de la Seille à la Société d’aménagement et de restauration de Metz Métropole (Saremm)
Aux deux ponts, l’un ferroviaire, l’autre routier, qui enjambaient déjà la Seille, se sont ajoutés deux nouveaux franchissements : un pont de liaison routier et une passerelle réservée à Mettis. Les paysagistes Décor Harmonie Réalisation à Moulinslès-Metz et Hurstel à Saulxures-les-Nancy ont redessiné la place Mazelle et replanté quelque 700 arbres tout au long du parcours.
Fièvre constructive
Le désenclavement induit par l’avenue de Seille amplifie la portée du premier geste urbain qui a lancé la Zac de l’Amphithéâtre, concomitant à l’ouverture du centre Pompidou-Metz en mai 2010. Avec la passerelle qui relie la gare à un parvis donnant accès à l’équipement culturel et au nouveau quartier, Nicolas Michelin avait d’emblée cassé la barrière ferroviaire Est Ouest qui isolait l’ancienne friche du centre-ville. Depuis lors, une effervescence urbaine ininterrompue et spectaculaire met en scène un échantillon des architectes et promoteurs nationaux et régionaux : après la Halle de 180 m de long conçue par Nicolas Michelin comme l’interface entre Pompidou et l’Amphithéâtre, le Divo, dessiné par Combarel et Marrec, accueille depuis septembre dernier ses premiers occupants, les équipes lorraines du groupe Batigère. Courant mai, le groupe Apsys lancera un chantier d’un montant de 280 millions d’euros.
Le projet signé par Jean-Paul Viguier comporte le centre commercial Muse, qui offrira 37 000 m2 de surface de vente en 2015, 6 000 m2 de bureaux et 450 logements. Après une longue période de pénurie d’offre immobilière de qualité, Metz se découvre une fièvre constructive. Les programmes d’habitat du groupe Bouygues, d’Adim Est (groupe Vinci) et du promoteur messin Claude Rizzon densifient peu à peu le sud de la Zac au droit de la rue Lothaire. En face de l’Amphithéâtre, sur la rive droite de la rivière, l’écoquartier des Coteaux de la Seille doit accueillir en fin d’année ses premiers occupants. Lancée sous maîtrise d’ouvrage communale, la première tranche du programme prévoit 260 logements.
Créer du cachet
Un nouvel équipement majeur, la cité des congrès, se profile entre la gare et le centre Pompidou-Metz. La communauté d’agglomération, la ville de Metz et le conseil général de la Moselle s’apprêtent à constituer une nouvelle société publique locale pour lancer ce chantier d’un montant prévisionnel de 70 millions d’euros. Le centre des congrès regroupera deux halls d’exposition, soit 4 500 m2 sur deux niveaux, un auditorium de 1 200 places, d’un autre de 400 places modulables et un espace de restauration d’une capacité de 1 200 places. L’espace sera exploité par la société GL Events, qui gère déjà le parc des expositions de Metz Métropole. La cité des congrès se complètera d’un hôtel de 4 000 m2 et d’immeubles de bureau. Le chantier pourrait démarrer en septembre 2014.
Les architectes devront se livrer à un exercice de style pour intégrer le nouvel ensemble à proximité d’un équipement aussi rayonnant que le Centre Pompidou-Metz, sans prétendre rivaliser avec lui.
Hassen Bouflim, directeur de la Saremm
Refondée fin 2012 sous forme de Société publique locale, la Saremm accompagnera le projet en veillant à donner du cachet à ce nouvel espace stratégique à la sortie sud de la gare. La structure renforcée assure la maîtrise d’ouvrage déléguée des grands chantiers de la ville et de l’agglomération.
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