27 rames colorées au design soigné sillonnent depuis début octobre Metz et sa périphérie. Accompagné d’un réaménagement urbain de grande envergure, Mettis propose une alternative inédite au bus et au tramway.
Le 8 octobre dernier, le Mettis est arrivé à bon port en gare de Metz sous une pluie battante. Invité d’honneur de l’inauguration, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre et ancien maire de Nantes, ville pionnière des bus à haut niveau de service (BHNS), n’a pas tari d’éloges sur le nouveau transport en commun qui dessert l’agglomération messine sur 18 km. Remarquable tant par son dimensionnement, avec 24 m de longueur et une capacité de 2 400 voyageurs par heure dans les deux sens, que par son design, le nouvel équipement a entraîné dans son sillage une reconfiguration urbaine de grande ampleur.
Inscrit dans le plan de déplacements urbains de 2006, le projet de transport en commun en site propre initié par Jean-Marie Rausch a été mené à bien par son successeur, le socialiste Dominique Gros, après l’alternance des dernières élections municipales. Déclarés d’utilité publique en mai 2010, les travaux ont débuté un an plus tard. Le chantier mené tambour battant durant 18 mois a permis de construire deux lignes reliant en 37 stations la commune de Woippy au quartier de Borny et la cité universitaire au Nouvel Hôpital de Mercy à Peltre. Le BHNS circule sur 18 km dont 90 % en site propre, soulageant la circulation saturée d’une métropole de 230 000 habitants.
Les élus messins ont préféré un BHNS haut de gamme à un tramway low-cost. Pour prévenir le risque de saturation, ils ont opté dès le départ pour un véhicule de grande capacité. Conçu sur mesure pour la ville et assorti au mobilier urbain tout au long de son parcours, Mettis constitue un modèle unique qu’observent avec intérêt des villes moyenne de France entière.
Philippe Niay, chef de mission du projet messin de Transamo
Spécialisée dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage des projets de transports publics, l’agence a sélectionné les deux designers du projet, Eric Rhinn de l’agence lyonnaise Avant-Première pour l’esthétique du véhicule et Marc Aurel pour le mobilier urbain. Le constructeur belge Van Hool a conçu sur mesure un véhicule bi-articulé à motorisation hybride diesel-électrique intégralement accessible. Arrondi à l’avant comme à l’arrière, Mettis promène ses formes de bonbon et ses couleurs acidulées – turquoise, vert pomme, jaune d’or et fuschia – au long de stations transparentes et spacieuses identiques d’un bout à l’autre des deux lignes. Egalitaire dans son esthétique, le Mettis s’intègre au paysage urbain grâce à ses chaussées ocres dans la partie historique de la ville et grises dans la partie moderne.
Au-delà de sa fonction de transport, Mettis, du nom de la ville au XIème siècle, entend réunifier des quartiers et fonctions disparates dépassant largement le centre-ville. Son arrivée parachève la rénovation urbaine entreprise à ses deux extrémités, Woippy et Borny. Mettis dessert aussi bien le centre historique et les nouveaux équipements phares de la ville, du centre Pompidou à l’hôpital de Mercy en passant par les centres de recherche prestigieux en projet sur le technopole. Mettis constitue également la colonne vertébrale de transports en communs des 40 communes de l’agglomération grâce aux 13 lignes suburbaines du nouveau réseau Met’.
On nous affirmait qu’il était impossible de faire passer Mettis sur le Moyen-Pont, de desservir le plateau piétonnier ou de contourner le palais de justice. Non seulement nous l’avons fait, mais nous avons rendu la ville plus belle.
Dominique Gros
Les chantiers ont permis d’aménager certaines artères de façade à façade, de requalifier les places et de transformer un échangeur autoroutier en carrefour à hauteur du Pontiffroy. Mettis s’est également doté d’un centre de maintenance HQE de 8 300 m2.
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