Des 12 grands chantiers conduits par Metz et son agglomération, le transport en commun en site propre Mettis constitue le plus ambitieux et le plus onéreux.
Composé de deux lignes reliant Woippy et Borny d’une part, le campus universitaire du Saulcy et le futur site hospitalier et tertiaire de Mercy, le parcours doit relancer la mobilité dans une agglomération saturée et déficitaire en transports publics. La ligne A désenclavera les quartiers Anru de Woippy et Borny.
Le projet d’un coût prévisionnel de 175 millions d’euros comporte l’aménagement de cinq grands axes sur 8 km et l’implantation de trois parkings relais gratuits d’une capacité évolutive de 250 à 500 places. Les travaux préparatoires ont commencé courant avril sur les réseaux se poursuivront jusqu’à la fin de l’année. L’un des principaux chantiers consistera à porter de 11 à 21 m la largeur du Moyen Pont, édifice central du vieux Metz. La Place de la République formera le point nodal du réseau.
La collectivité a arrêté en juin le choix du bus à haut niveau de service, probablement hybride diesel-électrique, qu’elle compte mettre en fonction en complément en 2013. Metz Métropole réorganise d’ores et déjà l’ensemble de son réseau de bus sur un bassin de population de 80 000 personnes. A terme, les deux lignes pourraient desservir le quartier de la Grange-aux-Bois et le futur hôpital privé Robert Schuman à Lauvallières.
À Bilbao, l’art a fait des miracles
Initié par Jean-Marie Rausch et achevé par son successeur socialiste Dominique Gros, le centre Pompidou Metz Ville porte d’une mandature à l’autre le même espoir de voir Metz transfiguré par Pompidou comme Bilbao le fut dès l’ouverture du musée Guggenheim en 1997. Affectée à la fois dans son image et dans son économie par la disparition de ses industries navales, la ville basque de 350 000 habitants a joué gros en consacrant 144 millions d’euros à la construction du musée d’art contemporain conçu par Franck Ghery.
La municipalité a raflé la mise au-delà de toute espérance. Le musée attire chaque année un million de visiteurs qui ont dépensé 204 millions d’euros en 2009 – une année moins faste que d’habitude. Avec 1,57 milliard d’euros injectés dans l’économie en douze ans et 4 500 créations d’emploi, le Guggenheim a contribué à faire du Pays Basque la deuxième région la plus riche d’Espagne.
Le précédent heureux de Bilbao montre bien qu’on a du mal à jauger au préalable l’impact d’un tel objet. L’effet peut être considérable pour Metz, tous les acteurs locaux doivent en avoir conscience.
Valérie Schwarz, DG de l’agence de développement économique Metz Métropole Développement
Metz compte sur ses voisins luxembourgeois, allemands et belges et sur les nombreux touristes, notamment hollandais, pour asseoir sa notoriété européenne. La richesse des collections présentées au centre Pompidou Metz et la beauté de son propre patrimoine architectural autorisent un tel espoir. L’agglomération présente en revanche une faible capacité hôtelière et des infrastructures de transport insuffisantes. Les liaisons TGV ne sont directes que pour Paris et Nice et l’aéroport Metz-Nancy Lorraine demeure excentré et peu fréquenté. Le succès du musée aiderait l’agglomération à résorber ces carences.
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